Les vélos sont en vogue comme jamais auparavant, devenant un choix incontournable pour de nombreux citadins. Cependant, cette popularité croissante s'accompagne d'une réalité troublante : une augmentation marquée des accidents et des décès chez les cyclistes. Une étude inédite de MMA révèle des comportements à risque surprenants notamment de la part des deux roues.
Ils sont de plus en plus nombreux sur nos routes et sont totalement dans l'air du temps. Les vélos. Depuis le début des années 2010, ils sont en plein essor. L'arrivée des systèmes de libre-service dans les grandes villes, l’explosion des ventes de vélos électriques, renforcée avec la crise du Covid, ont fait du deux roues un mode de déplacement incontournable. Incontournable mais aussi incontourné.
Car cette progression se double d'une augmentation du nombre d’accidents et des décès chez les cyclistes. Comme le rapporte l'UFC Que Choisir "En 2022, selon les statistiques de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), il y a eu 245 décès de cyclistes, contre 187 en 2019. En 2010, il y en avait 98 de moins…" L'association de consommateurs souligne également que "les routes de campagne sont plus mortelles pour les cyclistes que les pistes cyclables des métropoles" en raison notamment de la vitesse.
Mais une étude menée par MMA durant 60 heures dans six grandes villes françaises (Lille, Nantes, Lyon, Montpellier, Toulouse et Paris) met en lumière le comportement à risque de tous les usagers de la route : "en moyenne 38 écarts au code de la route ont été constatés par heure (passage au feu rouge, refus de priorité, dépassement dangereux…) dont 1 % des cas ont entraîné un accident ou un presqu’accident (accident matériel, freinage brusque, choc évité de justesse…)."
Les cyclistes sont les plus nombreux à avoir des comportements à risque
Parmi les mauvais comportements : passage au feu rouge, refus de priorité, inattention, circulation dans une mauvaise voie, dépassement dangereux, vitesse excessive… Ces écarts fréquents témoignent d’un manque de prudence des Français sur la route. Mais le plus surprenant est ailleurs ! "Les cyclistes sont les premiers concernés par ces comportements à risque (45 %), suivis des piétons (34 %) et des utilisateurs de trottinettes (12 %). Les écarts sont plus fréquents le matin pour les cyclistes (51 % entre 8h et 10h), et en fin d’après-midi pour les piétons (41 % entre 16h et 18h). Autre donnée intéressante, dans 66 % des cas, ces écarts ont été commis par des hommes" rapport l'enquête de l'assureur.
Dans 1 % des cas, ces comportements inadaptés ont entrainé un accident ou un presqu’accident : accident matériel, freinage brusque, choc évité de justesse.
Les principales causes de ces accidents ou presqu’accidents sont le non-respect des feux (45 %), le refus de priorité (36 %) et les distracteurs (18 %). Et là, à nouveau, ce sont les vélos qui sont les plus impliqués (36%) suivis des voitures (32%).
Enfin, tout comme pour les écarts au code de la route, mais de façon encore plus marquée, les
usagers à l’origine de ces accidents sont très majoritairement des hommes (91 %).
Des spécificités selon les villes observées
- Réalisée simultanément dans 6 grandes villes françaises (Lille, Nantes, Lyon, Montpellier, Paris et
Toulouse), l’étude révèle que les comportements des usagers diffèrent selon le lieu.
A Lyon, Montpellier et Toulouse, les refus de s’arrêter aux feux rouges routiers sont plus
fréquents. - A Nantes, Lille et Paris, un plus grand nombre d’usagers se déplacent sur les mauvaises voies. Les cyclistes portant un appareil audio (casque, écouteurs) sont situés plus exclusivement à Paris.
- A Paris et à Lyon, les piétons commettent moins souvent d’écarts qu’à Lille ou à Montpellier.
- A Nantes et à Toulouse, les cyclistes font plus d’écarts au code de la route.
Face à ces chiffres inquiétants, MMA lance une campagne de prévention pour sensibiliser les usagers de la route à l’importance de respecter les règles.