Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc lance à partir du 15 juillet une réflexion autour de l'encadrement des loyers, avec plusieurs acteurs du secteur de l'immobilier.
A Paris, la mesure, en place depuis le 1er juillet, ne fait pas l'unanimité ; à Toulouse, le maire n'hésite pas à lancer le débat. A partir du 15 juillet, Jean-Luc Moudenc met en place un groupe de réflexion sur l'encadrement des loyers dans la ville rose.
Une mesure pour laquelle le maire de Toulouse a toujours été plutôt réservé. Mais récemment les loyers ont légèrement augmenté dans la métropole. Avec ce groupe de réflexion, l'élu veut s'assurer qu'il s'agit d'un phénomène ponctuel, non pas des prémices d'une future explosion des prix des loyers, qui pourrait jusitifier la mise en place d'un encadrement.
Le droit au logement pas convié
Ce groupe de réflexion rassemblera divers acteurs du marché de l'immobilier : des représentants des agences immobilières, la chambre des notaires, des promoteurs, mais aussi la caisse des allocations familiales et des représentants d'associations de défense des locataires. Il sera animé par la maire PS de Colomiers Karine Traval-Michelet et le conseiller municipal LREM Franck Biasotto, président de Toulouse Habitat.Une initiative que salue Anaïs Garcia, membre de l'association du droit au logement, même si elle regrette que son organisation n'ait pas été invitée à y participer. "Cela faisait longtemps qu'on réclamait une telle réflexion", reconnaît-elle. Elle dénonce la récente augmentation des loyers dans le centre ville de Toulouse, et le phénomène de gentrification qui repousse toujours plus loin les populations les plus pauvres.
ENCADREMENT DES LOYERS - Pour enrayer la folie, #Paris revient au plafonnement des #loyers ! Et si @toulouse s'y mettait très vite ? Avant que la situation ne se dégrade encore ?#LaCaniculeSurLesLoyersNonMercihttps://t.co/8t8SDofuEp
— DAL Toulouse 31 ?? (@DALToulouse31) July 1, 2019
Pourtant, selon Stéphane Aubay, président de la Fédération des promoteurs immobiliers en Occitanie, encadrer les loyers ne serait pas la solution à ce problème. "Le risque serait que l'encadrement des loyers freine la production de logements. Si moins de logements sont disponibles sur le marché, cela peut conduire à une hausse des prix".
Résultats de la réflexion dans quelques mois
Autre effet négatif selon lui, le risque de voir des propriétaires-bailleurs se détacher de la location classique, pour se tourner vers des plateformes comme Airbnb, ou bien négliger l'entretien de leurs appartements destinés à la location, faute de moyens.Selon Stéphane Aubay, le niveau des prix à la location dépend majoritairement du prix d'achat des logements. "A Toulouse, nous avons réussi à contrôler le prix de l'immobilier au m2, explique-t-il. Nous sommes la 4ème ville de France, mais seulement la 9ème pour le prix de l'immobilier".
Pas besoin d'encadrer les loyers, donc ? Du côté du droit au logement, on rappelle que la part du loyer dans les dépenses d'un foyer ne cesse d'augmenter, ainsi que le nombre d'expulsions locatives.
Jean-Luc Moudenc espère pouvoir trancher sur l'encadrement des loyers d'ici la fin de l'année 2019, à partir des conclusions du groupe de réflexion.