Revoir ou découvrir des classiques du cinéma minutieusement choisis, c'est ce que propose la Cinémathèque de Toulouse (Haute-Garonne), jusqu'au 4 octobre 2023. La première projection a lieu ce soir, vendredi 15 septembre 2023, avec "Pat Garrett et Billy le Kid" de Sam Peckinpah.
"Tout le monde a entendu parler de La Dolce Vita, mais qui, à 20 ans, l'a vu sur grand écran ?". Franck Lubet a vu juste. Le responsable de la programmation de la cinémathèque de Toulouse a choisi, entre autres, le chef-d’œuvre de Fellini pour accueillir les jeunes, mais aussi les moins jeunes, pour le cycle "Les films qu'il faut avoir vus", jusqu'au 4 octobre 2023.
Comme chaque année, une quinzaine de classiques sont projetés au 69 rue du Taur, pour relancer la saison. "On a eu l'idée de ce cycle il y a quelques années, explique Franck Lubet. On était confrontés à la difficulté de la rentrée : les terrasses sont encore ensoleillées, c'est compliqué de mobiliser le public à cette période." Le programmateur décide alors de proposer cette sélection de vieux films cultes ou remarquables, comme un "échauffement" avant d'entamer la saison.
Pour attirer les curieux
"L'idée est d'attiser la curiosité, ce n'est pas une préparation scolaire et exhaustive", souligne-t-il. M le Maudit de Fritz Lang, Cría cuervos de Carlos Saura, ou encore Frankenstein de James Whale : éclectisme de genre, d'époque, de nationalité... "Certains sont de très grands classiques, d'autres plus à la marge". S'il n'y en avait qu'un seul à voir cette rentrée ? "Les Raisins de la colère de John Ford, assure Franck Lubet. Parce que c'est un très grand film et que ce n'est pas le John Ford qu'on a l'habitude de voir."
Pour les amateurs de films plus méconnus, il y a aussi Les Petites Marguerites, de Vera Chytilová, sorti en 1966. Pour le chef de la cinémathèque, ça vaut le détour : "C'est la nouvelle vague tchèque, c'est frais, un peu punk avec une grande liberté."
L'appellation "un peu présomptueuse" des "films qu'il faut avoir vus" reste en vérité une "petite provocation" de la part de l'équipe de la cinémathèque, loin de vouloir donner des leçons. Car comme le rappelle Franck Lubet "tous les films méritent d'être vus".
