Canicule. A Toulouse, le niveau de la Garonne sous haute surveillance

Avec la canicule, le niveau de la Garonne est bas. A tel point que des lâchers d'eau ont déjà été effectués. "Ce n'est arrivé que trois fois en 60 ans" de puiser dans les réserves hydroélectriques aussi tôt dans l'année. Explications.

La Garonne a déjà atteint un niveau d'alerte. Nous sommes à la mi-juillet et des rochers et ilots de terre sont déjà apparents. Le fleuve présente un faible débit d'eau, ce qui est assez rare à cette date. Conséquence : des lâchers d'eau ont déjà été réalisés pour éviter les restrictions et répondre aux besoins en eau potable et industriels.

Un tiers de l'eau qui coule sous les ponts de Toulouse puisé dans les réserves

Les épisodes de canicule se succèdent en cette année 2022. De fortes chaleurs précoces qui ont d'ores et déjà déclenché des alarmes au sein du Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (SMEAG). Jean-Michel Fabre, en est le président, et l'élu de Haute-Garonne est catégorique : la Garonne a déjà atteint un niveau d'alerte.

On a eu des canicules très tôt. Normalement, on a de l'eau provenant de la fonte des neiges jusqu'à fin juillet. Cette année, il n'y en a déjà plus depuis plusieurs semaines.

Jean-Michel Fabre, président du SMEAG

En cette mi-juillet, la Garonne affiche un débit de 50m3/seconde, alors que la moyenne se situe plutôt entre 70 et 100m3/s. Résultat : il a déjà fallu puiser dans les réserves : 30 à 40% de l'eau qui coule actuellement sous les ponts de Toulouse provient de lâchers.

"Ce n'est arrivé que trois fois en 60 ans"

Pour éviter des impacts trop conséquents, le SMEAG se doit d'anticiper de trop faibles débits d’eau. Devant son ordinateur, Nicolas Cardot joue un numéro d'équilibriste. Chargé de mission des gestions quantitatives de la Garonne, il a l'œil rivé sur le niveau des débits d'eau et lorsque ce dernier baisse de manière inquiétante, un ordre de lâcher d'eau est envoyé à EDF.

On déstocke de l'eau depuis les réserves hydroélectriques des Pyrénées. (...) Elle met 24h à arriver à Toulouse, 48h à la centrale nucléaire de Golfech.

Nicolas Cardot

Puiser dans les réserves, aussi tôt dans l'année, c'est exceptionnel. "Ce n'est arrivé que trois fois en 60 ans pour le niveau de la Garonne en aval", affirme le chargé de mission. 

Maintenir le niveau pour répondre aux besoins en eau

Pourquoi est-ce essentiel de maintenir à flot la Garonne ? Pour la biodiversité du fleuve par exemple. Mais aussi et surtout pour répondre aux besoins.

Pour l'eau potable, 1 million de personnes dépendent de la Garonne. Pour l'agriculture, il y a 70.000 hectares qui sont irrigués, et puis il y a les besoins industriels comme pour la papeterie et la centrale de Golfech.

Jean-Michel Fabre, président du SMEAG

Autant vous dire que le syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne est d'une certaine manière sous pression. En plus de l’eau potable, le fleuve permet également de produire de l’électricité. "On est dans une année compliquée avec la guerre en Ukraine, il y a besoin de produire de l'énergie tout cet été et l'hiver qui vient", explique Jean-Michel Fabre. "Oui c'est un équilibre compliqué, rajoute-t-il, il faut arriver à préserver cette double capacité : produire de l'énergie et avoir de l'eau disponible." Mais le lâcher d'eau n'est pas la solution miracle, "il faut tous apprendre à économiser de l'eau", insiste l'élu haut-garonnais.

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