A Toulouse, à Colomiers ou encore dans les collèges haut-garonnais, les prix des cantines scolaires n'augmenteront pas à la rentrée. Beaucoup de communes et le conseil départemental font le choix de ne pas répercuter la hausse des prix des denrées alimentaires. Explications.
Avec une inflation qui atteint en moyenne 6,1% en juillet sur un an selon l'Insee, cette hausse des prix est beaucoup plus importante sur les denrées alimentaires. Depuis plusieurs mois, les entreprises de la restauration collective alertent : "préparer les repas des écoliers leur coûte de plus en plus cher".
Une demande d'augmentation de 7%
Face à une telle inflation, le Syndicat national de la restauration collective a demandé une augmentation de 7% en moyenne aux mairies ce mercredi 24 août sur franceinfo.
"Nous constatons une augmentation de 10% environ des prix de la matière première alimentaire, c'est-à-dire les légumes et la viande, avec lesquels les 100.000 cantiniers de France fabriquent tous les jours des repas pour les enfants", annonce Anne-Laure Desclèves, porte-parole du Syndicat national de la restauration collective (SNRC). Certains produits comme les pâtes, les steaks hachés ou l'huile ont flambé.
Pas de hausse dans les collèges de Haute-Garonne
Mais pour les collégiens de Haute-Garonne, les familles ne seront pas impactées par ces hausses de prix de la cantine scolaire. Le conseil départemental confirme que le prix du repas reste à 3,5 euros par élève pour 2022, alors qu'il coûte en réalité 8 euros. Face au contexte de crise, la collectivité a même décidé d'aller plus loin.
L'aide à la restauration pour les familles modestes va être élargie. Les seuils des quotients familiaux ouvrant droit à la gratuité des frais de cantine seront relevés. Certains foyers qui ne payaient que 50% l'an passé pourront ainsi bénéficier de la gratuité en 2022/2023.
500 collégiens de plus devraient ainsi bénéficier de l'exonération totale des frais de restauration.
Des communes s'y refusent, Toulouse ne bougera pas ses tarifs à la rentrée
Du côté des communes, beaucoup font aussi le choix d'aider les familles. Une grande majorité a décidé ne pas répercuter cette hausse des prix à la rentrée la semaine prochaine. A Toulouse, par exemple, la grille tarifaire des repas pour les enfants resterait inchangée.
Le prix des cantines scolaires n'augmentera donc pas à Toulouse, a indiqué mercredi 24 août le maire Jean-Luc Moudenc, lors d'une conférence de presse à l'école Patte-d'Oie.
Le prix de la cantine à Toulouse ne bougera pas. Nous faisons face aux augmentations avec nos fournisseurs, mais on ne les répercute pas sur les familles.
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse
La qualité sera maintenue
"Les prix n'ont pas bougé depuis 2015", rappelle Marion Lalane de Laubadère, adjointe au maire en charge de l'Éducation. Et "pas question de rogner" sur les portions des enfants. "De toute façon, elles sont normées sur la quantité. Il n'est pas question non plus de changer la qualité des plats proposés. Oui, il y a des surcoûts, mais on les absorbe tant qu'on peut".
Le prix du repas à Toulouse varie de 1 à 6,60 euros, en fonction de la composition de la famille, et des revenus.
Pas de hausse de prix non plus à Colomiers
Même position pour la commune de Colomiers. Joint par téléphone, les services de la ville confirment qu'aucune augmentation n'aura lieu sur le prix des repas des enfants pour cette rentrée 2022.
Les usagers subissent déjà des hausses de prix conséquentes dans leur vie quotidienne. Il n'y aura aucune répercussion sur le prix des cantines scolaires sur la commune. Et il est aussi hors de question qu'il y ait une détérioration du service. Nous continuerons à maintenir nos filières bio et de qualité.
Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers
Un surcoût de 300.000 euros pour Colomiers
Le budget annuel dédié à l'achat des denrées alimentaires pour la ville est de 1,8 millions d'euros cette année contre 1,5 millions les années précédentes pour 4600 repas distribués chaque jour (écoles, EHPAD, crèches et portage à domicile). Soit un surcoût de 300.000 euros pour la commune qu'elle absorbera dans son budget annuel.
Mais les hausses de prix s'enchainent. "On constatait avant l'été une augmentation de 15% des tarifs pour l'achat des denrées, mais aujourd'hui nous sommes à 23%", précise Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers. Ce qui risque d'impacter fortement les budgets des communes. Surtout celles qui n'ont pas de régie directe et de cuisine centrale.
Des négociations en cours
Toutes les communes n'auront pas cette marge de manœuvre. 40% d'entre elles sont gérées par de grands groupes de la restauration collective. Les négociations sont toujours en cours et se font donc au cas par cas avec les municipalités.
Plutôt que d'augmenter leurs tarifs, certaines municipalités tentent aussi de trouver d'autres solutions comme modifier les recettes, enlever un yaourt ou un morceau de fromage, réduire le poids des portions. Mais ces alternatives doivent respecter les règles nutritionnelles.
D'autres communes appliqueront de légères hausses. À Plaisance-du-Touch par exemple. "Nos tarifs n'ont pas bougé pendant le Covid. Avant, nous avions une hausse systématique de 2% sur une part variable. Nous reprenons cette hausse sans toucher la base fixe, au global la facture augmentera donc très légèrement pour certaines familles en fonction de leur tranche de revenus." , nous précisent les services scolaires de la ville.