Zéro pointé pour ces quatre candidats de la région Occitanie. Aucun électeur n'a voté pour eux, au premier tour des élections législatives le 30 juin 2024. La plupart du temps, ils n'ont pu imprimer les professions de foi et bulletins par manque de moyens.
Dans la 4ème circonscription de Haute-Garonne. La seule entièrement à Toulouse (Haute-Garonne), qui englobe le quartier du Capitole à celui du Mirail. Un candidat, Paul Cazals n'a obtenu aucune voix. Sous l'étiquette du NPA-Révolutionnaires, en rupture avec le Nouveau Front Populaire il n'a pas pu imprimer ses bulletins, ni les mettre en ligne, faute d'argent.
Son inscription en préfecture avait en revanche bien été enregistrée. Pour le Nouveau Parti Anticapitaliste - Révolutionnaires (NPA) ce choix n'est pas anodin, dans un communiqué de presse, le parti affirme avoir présenté des candidatures dans 79 circonscriptions mais pour eux : "Les délais imposés par Macron dans cette campagne totalement antidémocratique ne nous ont permis d’imprimer et d’acheminer les bulletins de vote et professions de foi que dans 29 circonscriptions". Paul Cazals, tout comme les autres candidats de son parti, a appelé à voter pour les candidats Lutte Ouvrière.
En Haute-Garonne, Nathanaëlle Loubet-Sruh, a réussi, elle, à se présenter dans la 9ème circonscription de Haute-Garonne. L'enseignante de 27 ans et sa suppléante, Laura Milan, 25 ans, ingénieure en agronomie n'ont obtenu qu'un petit pourcentage de voix : 0,58% soit 322 voix.
"Les personnes les plus précaires sont mises à l'écart et ne peuvent pas se faire entendre."
Dans les Hautes-Pyrénées, là aussi, ce candidat n'a obtenu aucune voix. Il s'agit de Ali El Marsni, candidat dans la deuxième circonscription.
L'homme de 49 ans, présenté sous aucune étiquette politique, voulait "tester la démocratie", il explique : "J'ai voulu montrer le côté ubuesque de la situation. Je suis de la classe populaire, j'ai toujours travaillé, mais je suis atteint de handicap, j'ai donc dû cesser mon activité. Je représente une partie de la population française, oubliée, opprimée, mise de côté". Au vu de ses revenus insuffisants, Ali El Marsni n'a pu faire campagne avec la même facilitée que d'autres candidats : "Je n'ai pas de véhicule, je n'ai pas pu imprimer ou faire imprimer bulletins ou tractage, j'ai dû me résigner à faire campagne sans avoir les mêmes chances que d'autres candidats qui eux, avaient les fonds nécessaires."
Le candidat, est tout de même allé voter, pour ce premier tour des législatives, dimanche 30 juin. Lorsqu'il arrive au bureau, il s'attriste, aucun bulletin valide à son nom, seul un papier explicatif : "J'ai vu qu'il y avait un coupon avec mon nom, il était écrit que je n'avais pas imprimé les bulletins. Lorsque j'ai voulu des explications, on m'a dit que les personnes qui voulaient voter pour moi devaient imprimer les papiers elles-mêmes. Ils n'ont même pas daigné en imprimer quelques-uns. Ce sont les personnes, les précaires, qui sont mises à l'écart, et ne peuvent pas se faire entendre." Le candidat, faute de bulletin imprimé en règle, n'a donc pas pu voter pour lui-même.
Pour rappel, les bulletins de vote doivent être obligatoirement imprimés par les candidats, personne d'autre n'est en mesure de le faire. Il est en revanche possible d'informer les électeurs que certaines listes optent pour un bulletin dématérialisé et imprimable par leurs soins.
Deux candidates régionalistes fantômes dans l'Aude
Monique Ferré et Nicole Grau, ce sont toutes les deux présentées dans l'Aude, sous l'étiquette régionaliste. La première, une employée administrative d'entreprise de 68 ans, était candidate dans la première circonscription, celle de Philippe Poutou. Mais Monique Ferré est bien loin du score du Rassemblement national, arrivé largement en tête avec 58.42% des voix. Car la candidate n'en a pas obtenu. Et l'histoire est semblable dans la seconde circonscription de l'Aude, ou Nicole Grau, n'a elle non plus, obtenu aucune voix.
Selon l'Indépendant, les deux candidates fantôme sont "inconnues des mouvements occitans" elles n’auraient également pas imprimé bulletins de vote ou affiches de campagnes. Monique Ferré, aurait déposé son dossier à la préfecture puis se serait retirée. Quant à Nicole Grau, la candidate n'a toujours pas donné de nouvelle. Ici aussi, des problèmes financiers auraient pu entrer en jeu.