La mort d'Edith Schleichardt en 1990 à Cintegabelle (Haute-Garonne) est l'une des nombreuses affaires non élucidées par la justice. L'ombre de Patrice Alègre plane sur ce crime mais sa culpabilité n'a jamais été prouvée. L'ouverture d'une nouvelle information judiciaire visant le tueur en série redonne espoir à sa famille.
Son corps sans vie avait été retrouvé dans une zone industrielle de Cintegabelle (Haute-Garonne) en septembre 1990, les vêtements déchirés et une bombe lacrymogène entre les cuisses.
" Un mode opératoire et une période qui correspondent parfaitement à la signature de Patrice Alègre", souligne Maître Pierre Dunac.
L'avocat toulousain représente la famille d'Edith Schleichardt, 22 ans à l'époque des faits, dont la mort n'a jamais été élucidée.
Mais cette affaire pourrait bien connaître un nouveau rebondissement. Le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) vient en effet d'ouvrir une nouvelle information judiciaire visant trois tueurs en série, dont Patrice Alègre. La justice cherche ainsi à retracer le parcours du tueur toulousain et à vérifier s'il a fait d'autres victimes.
Un dossier d'abord classé puis exhumé en 2003
Malgré les constatations visuelles, les premiers experts concluent à un suicide par "intoxication médicamenteuse", sur la base de la présence de plusieurs médicaments dans les échantillons prélevés sur le corps. L'affaire est donc classée.
" Les parents d'Edith étaient rongés par la culpabilité de ne pas avoir vu que leur fille n'allait pas bien" se souvient Maître Dunac.
A la faveur de l'affaire Alègre le dossier est exhumé en 2003. Une nouvelle autopsie conclut cette fois à une " mort violente" avec " l'intervention d'une tierce personne".
" Pour la famille d'Edith ce fut un soulagement. Ils perdaient enfin le poids de la culpabilité" explique l'avocat toulousain.
Sans preuve, la piste de Patrice Alègre est finalement abandonnée. Les proches d'Edith Schleichardt n'auront pas d'autres réponses à leurs questions.
Des nouvelles méthodes d'investigations inspirées des USA
Pourtant, 32 ans après les faits, la mère, le frère et la sœur d'Edith Schleichardt nourrissent à nouveau l'espoir de connaître toute la vérité sur leur meurtre de fille et de leur sœur.
" Ils ont un sentiment ambivalent entre l'envie de trouver l'auteur du crime et la crainte de subir une nouvelle déception. Cela ravive des souvenirs très douloureux" souligne Maître Dunac.
Installée à Chamonix, la famille Schleichardt devra, quoiqu'il arrive, être patiente. Car les nouvelles méthodes utilisées par la Justice vont s'employer à retracer le parcours criminel du tueur en série, pas à pas.
Ces nouvelles investigations inspirées des Etats-Unis consistent à prendre l'auteur du crime comme point de départ et non plus la victime.
Maître Pierre DunacAvocat famille Edith Scheilchardt
L'enjeu de ce nouveau volet judiciaire est de trouver des éléments matériels qui permettront de présenter Patrice Alègre devant une cour d'assise.
Et l'affaire Schleichardt ne sera pas la seule à ressortir ainsi des placards. Les enquêteurs s'interrogent plus que jamais sur la période 1990-1997, soit sept ans durant lesquels Patrice Alègre n'aurait commis aucun crime. Une hypothèse peu probable dans le parcours sanglant du tueur en série.