Entre détresse et colère, le monde agricole se mobilise cette semaine dès ce lundi 18 novembre dans l'ex région Midi-Pyrénées. Différentes actions sont prévues dans chaque département. Voici à quoi s'attendre.
La colère gronde depuis des mois. À peine moins d'un an après les fortes mobilisations des agriculteurs qui avaient démarré à Carbonne en Haute-Garonne par le blocage de l'autoroute A 64, les agriculteurs reprennent le chemin de la rue pour manifester leur désarroi.
"Non au Mercosur"
Une profession qui estime que les promesses du gouvernement Attal n'ont pas été tenues. Une profession mise à mal par les maladies comme la FCO, la MHE, la grippe aviaire qui touchent leurs élevages. Une profession qui enfin, tous syndicats confondus, compte bien s'opposer la signature d'un accord de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud, le Mercosur. Un accord qui à leurs yeux condamnerait la souveraineté alimentaire, permettrait l'entrée de produits agricoles contenant antibiotiques, pesticides interdits en Europe, hormones de croissance.
📢🛒 Info #Consommation | ✊🚜 L’accord avec le #Mercosur, c’est 45.000 tonnes de miel importées en Europe 🇪🇺= 1X et demi la production française 🇫🇷 de miel ! 🍯
— La FNSEA (@FNSEA) November 4, 2024
✅🐝 Pour protéger les abeilles en France, défendons la filière apicole contre une concurrence déloyale qui ne… pic.twitter.com/yrAmdeYIER
Les feux de détresse
Arnaud Rousseau, le président de FNSEA a rappelé ce dimanche 17 novembre "qu'il n'était pas question de bloquer ni d'ennuyer les Français". Selon lui, 82 actions ont été recensées à travers la France jusqu'à mardi.
Les différentes FDSEA de France appellent à la mobilisation.
Les journées de lundi 18 et mardi 19 novembre s'annoncent ponctuées de différentes actions. Sur le thème de la "campagne brûle", les agriculteurs sont invités à allumer des feux de la colère sur les ronds-points.
Dès 19h en Haute-Garonne, dans le Tarn et Garonne, le Gers, en Ariège notamment où un blocage du tunnel de Foix est annoncé par les JA.
Dans le département du Tarn rendez-vous est donné dès 12h à Lescure près d'Albi au rond-point de Gaillaguès et de l'Arquipeyre. Dans les Hautes-Pyrénées, 6 rendez-vous sont donnés dès 19h45 à Lourdes, Ibos, Tournay ou Soulom.
Dans l'Aveyron, 10 sites de regroupement sont prévus de Lacalm, au nord du département, jusqu'à Saint-Affrique au sud. Des feux seront allumés dès 19h et même plus tôt dans l'après-midi à Espalion.
"Si d'autres ont d'autres modes d'action, veulent utiliser la violence ou, comme je l'ai entendu, veulent (...) affamer Toulouse, ça n'est pas notre mode d'action", a souligné Arnaud Rousseau, en référence à des propos de la Coordination rurale.
Sur le pied de guerre
Le ton de la Coordination rurale est en effet plus martial. Sur les réseaux sociaux il est question de "révolte agricole" contre un "agricide" qui décime les campagnes. "La guerre arrive", annoncent les slogans
La journée du mardi 19 novembre sera une journée d'actions coordonnées.
Dans tous les départements, le syndicat agricole prévoit de "sortir les tracteurs", ce mardi 19 novembre devant les préfectures. Ce sera, par exemple, le cas à Auch dans le Gers, à Albi dans le Tarn. Mais également dans l'Aveyron à 12h.
Si les revendications ne sont pas prises en compte la patronne du syndicat, Véronique Le Floc'h, promet un blocage du fret alimentaire au niveau national dès le 20 novembre.
📢 Grande mobilisation mardi 19 nov en #aveyron
— Coordination Rurale (@coordinationrur) November 17, 2024
Les équipes Coordination Rurale #cr12 #cpo12 dans le reportage de l'émission @Cdanslair sur @FranceTV - France 5
"En Aveyron, on a perdu 1000 exploitations en 6 ans !
En France on est passé de 1millons2 d'exploitation à 400 000… pic.twitter.com/O8FnKeD1BG
Dans l'ex Midi-Pyrénées, la Coordination rurale envisage même un blocage de Toulouse le 20 novembre avec des représentants de tous les départements. Sur les ondes de RMC et Europe 1, Lionel Candelon président de la CR32 laissait déjà planer la menace en octobre dernier. "Si le gouvernement n'a pas répondu dans les 30 jours aux revendications déposées au mois de janvier, c'est-à-dire du revenu pour les agriculteurs, on ira paralyser et affamer Toulouse. On n'a plus rien à perdre."