Depuis le mois de mars, les établissements de santé publics et privés de la région Occitanie travaillent de concert pour faire face à l'épidémie. C'est encore plus vrai aujourd'hui que la deuxième vague touche l'ensemble de la France. Exemple à la clinique Pasteur de Toulouse.
C'est un subtil travail d'équilibre qui se joue depuis le début de l'épidémie de coronavirus en France, et qui s'accentue aujourd'hui, alors que la deuxième vague touche désormais tout le territoire.
Dès le mois de mars, l'ARS (agence régionale de santé) d'Occitanie décide d'associer les établissements publics et privés dans cette lutte inédite contre le virus. "C'est plus qu'un renfort", explique Madeleine Croute Bayle, anesthésiste réanimatrice à la clinique Pasteur de Toulouse. "En Occitanie, on a pris la décision de nous regrouper, tous ceux qui font de la réanimation, de travailler tous ensemble, en coopération".
Depuis le début, l'effort Covid est distribué sur le public et le privé, dans l'ex-région Midi-Pyrénées.
Commandement territorial
Concrètement, ces établissements forment un groupe de commandement territorial. "Matin, midi et soir, chaque établissement de Midi-Pyrénées donne ses capacitaires. A l'heure où je vous parle, je sais exactement où chacun d'entre nous en est".A la clinique Pasteur de Toulouse, une partie des lits de réanimation a été transformée en lits Covid. "On a divisé en deux la structure de réanimation puisque les locaux se prêtent à ça, avec une partie non Covid pour notamment les chirurgies cardiaques".On essaie de "distribuer" les cas Covid pour que personne ne soit en saturation, pour garder une petite capacité partout.
Il y a cinq patients Covid sur huit lits aujourd'hui.
Transformation et non pas ouverture
La clinique a également ouvert des lits supplémentaires de réanimation en salle de réveil, dans un service de surveillance continue et dans un secteur de médecine. "On est obligé de déprogrammer, de re-programmer certaines interventions car on ne peut pas, avec le capacitaire actuel, tant en terme d'immobilier que de ressources humaines, absorber la suractivité du Covid".Si la répartition fonctionne bien entre les établissements, l'inquiétude n'en est pas moins palpable. La vague en effet ne cesse de monter. "Toutes les difficultés de ce rebond", poursuit Madeleine Croute Bayle, "c'est d'arriver à garder un équilibre entre les activités non Covid qui ne sont pas reportables et que nous ne voulons pas reporter pour ne pas faire perdre de chance aux patients, et l'activité Covid".
Vendredi 6 novembre, lors de son point bi-hebdomadaire, l' ARS (agence régionale de santé) d'Occitanie a fait état d'une situation alarmante en Occitanie. Avec un pic d'activité Covid désormais supérieur à celui du mois d'avril.On a peur d'être rapidement saturé. Il y a une inquiétude de devoir déprogrammer toutes les autres activités pour pouvoir gérer le Covid.