Covid-19 : les hôpitaux en manque de soignants peinent à recruter dans le Gard et dans l'Hérault

Les campagnes de recrutement se multiplient dans les hopitaux de l'Hérault et du Gard. Le manque de personnel médical s'aggrave avec la hausse de cas de Covid-19. L'ouverture de nouveaux lits dans les services de réanimation ne s'accompagne pas toujours du personnel suffisant. 

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La deuxième vague de Covid-19 frappe violemment les hôpitaux de l'Hérault et du Gard alors que le pic de contamination n'est attendu qu'à la mi-novembre. Les services de réanimation sont saturés et sont presque exclusivement composés de patients atteints du Covid. 

Au centre hospitalier d'Alès, 75 patients atteints du coronavirus ont été hospitalisés, dont 12 sont en réanimation, soit la capacité maximale du service. "Nous allons essayer de monter en capacité, l’ARS a fixé la limite à 18 lits, et nous allons essayer de le faire progressivement, avec des problèmes de recrutement médicaux et de personnels soignants", explique le docteur Jean-François Lauze, président de la commission médicale d’établissement.

Recherches urgentes de personnels

Le centre hospitalier de Béziers est dans la même situation. Six nouveaux lits viennent d'être ouverts dans le service de réanimation, portant le total à 26 lits. Les 20 lits déjà en place étant à 100% occupés par des patients Covid. La direction a donc lancé une campagne de recrutement de 15 infirmier.e.s et 15 aide soignant.e.s. "Ce n'est pas le tout d'ouvrir des lits, il faut du personnel pour pouvoir couvrir les patients, sachant que pour une unité Covid il faut doubler les effectifs", fait savoir le CH de Béziers. Les chirurgies ont été réduites de 50% pour les actes non urgents.
 

Il a fallu s’occuper cet été de tous ceux qui n’avaient pas été soignés pendant la première vague, rattraper ces soins qui n’avaient pas été faits, des opérations qui n’avaient pas été réalisées. Là, la nouvelle vague de Covid-19 se rajoute à tout ça.

Remy Ruiz, infirmier anesthésiste au CHU de Montpellier 


Même son de cloche au CHU de Montpellier, selon Remy Ruiz, infirmier anesthésiste. "L’hôpital est plein, on est désespérés de chercher de la place pour soigner les gens et de trouver du monde pour soigner ces gens-là", explique-t-il. À Alès comme à Montpellier, les élèves infirmiers ayant déjà leur diplôme d'aide-soignant ont été sollicités pour pallier le manque d’effectifs. 
 
Louisa Bonillo, directrice d'une agence d'interim à Alès, confirme qu'il est très difficile de recruter du personnel médical en ce moment.
 

Les hôpitaux mobilisent déjà tous le monde. 90% de nos demandes de remplacement proviennent des Ehpad, avec des infirmiers qui tombent malades ou sont cas contact. Même quand on arrive à trouver la perle rare, ça nous arrive que la personne appelle pour dire qu'elle a le Covid.

Louisa Bonillo, directrice d'une agence d'interim à Alès

Des équipes au bout du rouleau

Le personnel médical et paramédical déjà mobilisé est épuisé par les vagues successives. Le taux d'absentéisme au sein de la structure hospitalière du bassin de Thau, qui regroupe Sète, Agde, Marseillan et Vias, est passé de 8 à 10 %. "On retrouve aussi une grande fatigue physique et psychologique chez des professionnels qui n'ont pas récupéré de la première vague", confie Claudie Greslon, directrice des hôpitaux du bassin de Thau.

Les hôpitaux ont recours aux heures supplémentaires, mais ce système a ses limites. "Les agents ne peuvent pas faire 30 heures par jour. Ils en font autant qu'ils le peuvent mais au bout d'un moment, c'est l'épuisement", souligne Patrick Jean​​​​​, représentant syndical Force Ouvrière. Selon l'infirmier anesthésiste du CHU de Montpellier, la direction a demandé à l'ensemble du personnel hospitalier de renoncer à leurs congés et à leurs jours de repos. "L’épuisement, c'est dangereux pour nous et pour les patients", souffle Rémy Ruiz, après avoir enchaîné 12 heures de garde.
 
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