Alors que le débat continue de faire rage au sein de Polytechnique afin de transformer l'établissement en école Centrale à Toulouse (Haute-Garonne), des étudiants ont décidé de faire entendre leur voix. Mardi 28 mai 2024, ils ont publié un manifeste pour défendre ce "projet ambitieux, juste et nécessaire."
Un soutien inconditionnel à la création d'une école Centrale à Toulouse (Haute-Garonne). C'est la prise de position affirmée, ce mardi 28 mai 2024, par des étudiants de l'école d'ingénieurs ENSEEIHT et de la Prépa de Polytechnique Toulouse. Dans un manifeste, ils se positionnent en faveur du projet de transformation qui divise depuis près de trois ans.
"Ne jouez pas avec notre avenir"
La création d'une école Centrale est désormais portée par l'ENSEEIHT l'école de l'énergie, du numérique, de l'environnement et des transports du futur.
Et pour certains de ses étudiants, ce projet est vu comme "une bouffée d'air frais, un vecteur essentiel pour notre avenir académique et professionnel".
"La nouvelle école Centrale offrira un diplôme pluridisciplinaire, adaptable aux affinités de chacun, ainsi que des spécialisations dès le début du cursus", défendent ces étudiants qui ne voient que des avantages à intégrer le réseau prestigieux des écoles Centrale. Parmi eux, Yanis Lamsalak, étudiant en deuxième année à l'ENSEEIHT. Il explique que cette transformation leur permettra d'obtenir un diplôme reconnu à l'étranger et d'envisager de meilleurs salaires.
Nous revendiquons une identité distincte et plaidons pour un parcours d'excellence dans un environnement stimulant, en étroite collaboration avec le groupe des Écoles Centrale.
Manifeste d'étudiants de l'ENSEEIHT et de la Prépa de Toulouse INP
Depuis le 22 mai 2023 et après un conseil d'administration de l'INP qui n'a pas obtenu de majorité suffisante en faveur de la poursuite du projet de transformation, c'est donc l'ENSEEIHT qui s'est positionnée pour créer l'école Centrale à Toulouse. Mais en tant que composante de l'INP, la transformation doit être validée par les instances de Polytechnique secouées il y a quelques jours par un rapport d'expertise.
Risques psychosociaux et élection en cours
Le calendrier s'entrechoque en cette fin mai 2024 au sein de l'INP. Les 23 et 24 mai, le conseil social et d'administration ainsi que le conseil d'administration devaient statuer une nouvelle fois sur le principe de création de Centrale et le protocole de positionnement pour les personnels. Mais ces réunions ont été annulées après la publication d'un rapport d'expertise relevant le niveau d'alerte sur les risques psychosociaux liés au projet de transformation.
"Nous ne sommes plus au stade de risque grave, mais au stade d'une souffrance effective pouvant ouvrir sur des passages à l'acte", a conclu cette expertise présentée le vendredi 17 mai 2024. Le risque de suicide est consigné, et les représentants de la CGT INP Toulouse ont immédiatement réclamé la mise en pause de ce projet de transformation.
En ce début de semaine, les organisations syndicales ont ensemble fait une demande de moratoire d'au moins trois mois pour "calmer le jeu, évaluer les risques poste par poste". C'est la condition posée pour ouvrir des discussions, dans le cadre des instances, sur la mise en place d'un plan d'actions pour lever ces risques psychosociaux.
Quant au manifeste des étudiants de l'ENSEEIHT, il intervient à un autre moment clé au sein de Polytechnique. Ce mercredi 29 mai 2024 est le deuxième et dernier jour de vote à l'INP pour désigner de nouvelles instances. Les étudiants participent à cette élection et ont à cette occasion toute opportunité de faire entendre leur voix.
