Dans une lettre envoyée le vendredi 24 avril à l'ensemble des 135 000 salariés du groupe, Guillaume Faury revient sur la situation du consortium européen, touché de plein fouet par la crise du coronavirus et la chute du transport aérien. Pour l'avionneur, « la survie d'Airbus est en jeu ».
Rien ne va plus pour Airbus ? A en croire les propos de Guillaume Faury dans sa lettre adressée ce vendredi aux 135 000 salariés du groupe, l'avenir est sombre pour l'avionneur européen.
Des pertes importantes
Notre trésorerie diminue à une vitesse sans précédent, ce qui peut menacer l'existence même de notre entreprise, écrit Guillaume Faury. Nous devons maintenant agir de toute urgence pour réduire nos dépenses, rétablir notre équilibre financier.
Le 20 avril, 3000 salariés ont déjà été placé en chômage partiel, d'autres ont dû poser plusieurs semaines de vacances. La production à été réduite de 30 à 35% pour permettre le respect des gestes barrières. Mais cela ne suffirait pas. Guillaume Faury envisage à présent
des mesures de plus grande envergure à cause de l’ampleur de cette crise et de sa durée probable.
Les syndicats gardent la tête froide
Si certains salariés s'inquiètent, pour les syndicats pas question de céder à la panique. La situation est loin d'être catastrophique. Peu d'annulation de commandes et un solde positif avec plus de 300 avions à construire.Il va falloir préserver l'emploi, affirme Dominique Delbouis, coordonnateur national FO du groupe Airbus. Et l'entreprise ne doit surtout pas hypothéquer l'avenir avec des économies sur l'innovation et le développement.
Même son de cloche du côté de la CGT
Dans cette lettre, il y a la volonté de mettre la pression sur les salariés et de faire une annonce en direct des marchés et de l'Etat réagit Michel Molassin, coordinateur de la CGT à Toulouse. Mais il n'y a pas péril en la demeure. La situation va rester compliquée le temps que les compagnies aériennes prennent possession de leurs commandes.
Le secteur aérien au coeur de la bataille
Car il est bien là l'enjeu pour Airbus. Celui de la survie des compagnies aériennes et de la reprise du trafic aérien. Les compagnies, qui ont cloué leurs avions au sol depuis plus d'un mois envisagent la reprise mais à quelle échéance ? Un an ? Deux ans ?
Elles détiennent les clefs de la sortie de crise.
Celles qui permettront sans doute à Airbus d'éviter un plan social, alors même que l'avionneur est en pôle position face à Boeing, empêtré dans ses déboires avec le 737 Max.
Celles aussi qui pourront préserver les 55 000 emplois français induits par le groupe.
Car au delà d'Airbus, c'est toute la filière aéronautique et ses sous-traitants, qui vont devoir maintenant redécoller.