Deux associations de protection de l'environnement dénoncent les agissements de l'exploitant d'une carrière de sable et de graviers en Haute-Garonne. Plainte a été déposée pour enfouissement illicite de déchets dans un lac de gravière.
Deux associations, France Nature Environnement et Nature Comminges, ont annoncé, ce 29 août 2024, avoir saisi le pôle régional spécialisé en matière d’atteintes environnementales de Toulouse pour des infractions au Code de l'environnement. Elles ont porté plainte pour enfouissement illicite de déchets dans un lac de gravière à Lavelanet-de-Comminges.
Un lac de gravière est un plan d'eau d'origine artificielle créé par extraction de granulats. "Pour éviter de créer un énième plan d’eau dans le sud de Toulouse déjà considérablement mité par des centaines de lacs de gravières laissant s’évaporer inutilement des milliers de mètres cubes d’eau chaque année, l’État a autorisé le carrier à combler le lac créé par des déchets inertes", indique la FNE. Mais il y a des règles à respecter pour éviter la pollution des nappes phréatiques.
"Déchets plastiques, de bois et d'enrobés bitumeux dans les eaux"
Avril 2018, une société est autorisée à exploiter une carrière de sable et de graviers par arrêté préfectoral, au lieu-dit Bordeneuve, à Lavelanet-de-Comminges. Six ans plus tard, les inspecteurs des installations classées se rendent sur les lieux. Et il s'avère que l'exploitant ne respecte pas le cahier des charges concernant le dépôt des déchets dans le lac de gravière.
"Dans leur rapport, les agents de la DREAL constatent une gestion non conforme et relatent la présence importante de déchets plastiques, de bois et d’enrobés bitumineux dans les eaux. Pire, le rapport indique : L’exploitant paraît découvrir les obligations qui lui incombent", relatent les associations de protection de l'environnement.
L'autorisation de combler le lac de gravière prévoit un dépôt de déchets inertes sur une aire prévue à cet effet, un contrôle visuel des tests chimiques... Des règles préventives pour éviter la pollution des sols et des eaux.
Il est irresponsable de faire courir le risque de transfert de pollutions dans les nappes, possiblement de manière irréversible, ressources dont on sait qu’elles sont en permanence menacées.
Cécile Argentin, présidente de FNE Occitanie Pyrénées
Les associations de protection de la nature entendent obtenir des éclaircissements de l'exploitant de la carrière sur "ce lourd passif" et cet enfouissement illicite de déchets qui dure depuis six ans.