Suite à l'invitation de José Bové, des jeunes du club de football des Izards vont passer 3 jours à Bruxelles. Au programme : visite du musée juif, de la commission européenne et pour finir, un match de foot avec les parlementaires.
"Le football nous permet de développer des idées anti-racistes, nous voulons aujourd'hui mener ce combat contre le racisme dans la vie". Pour Frédéric Mercadal, le président du club de football du quartier dit sensible des Izards, ce séjour à Bruxelles sonne presque comme un pèlerinage.Pendant trois jours, les 30 jeunes de l'AS Izards vont arpenter Bruxelles, alliant la politique au sport. Première visite au programme : visite du musée juif de Bruxelles, où le 24 mai dernier le Français Mehdi Nemmouche avait perpétré un attentat terroriste faisant 4 morts (un couple de touristes israéliens, une bénévole et un jeune).
Visite aux Izards à Toulouse, ou comment recréer de la solidarité dans les quartiers et en Europe pic.twitter.com/pUIn5g28P2
— José Bové (@josebove) 21 Mai 2014
"Les jeunes sont motivés à l'idée de venir voir l'histoire de ce peuple" assure Frédéric Mercadal. L'essence de ce projet ? La visite de José Bové au mois de mai dernier, dans le quartier des Izards. A cette occasion, le député européen avait promis aux jeunes une invitation à Bruxelles. "Quand vous voulez !" avait-il insisté. "C'est merveilleux parce que personne ne l'a fait auparavant" s'émeut le président du club, qui accompagne ses joueurs.
C'est tellement loin de moi, tout ça. J'espère qu'ils vont trouver les mots pour pouvoir nous répondre" Karime Derouali, attaquant à l'AS Izards.
Comme la plupart de ses coéquipiers, l'attaquant vedette du club, Karim Derouali, 17 ans, n'est jamais allé à Bruxelles. Pour lui, l'Europe se résume à "quelques passages en Espagne". Son quotidien c'est son quartier, les Izards, et le foot. Il joue dans le club depuis 6 ans.
Tout juste sortit du match, ce dimanche soir, il répond essouflé : "C'est tellement loin de moi, tout ça". Mais il lui reste un peu d'endurance et ajoute qu'il a préparé une longue liste de questions avec quelques "collègues" : "On va leur demander comment se déroule leurs journées, comment on intègre la politique... J'espère qu'il vont trouver les mots pour pouvoir nous répondre" détaille-t-il, curieux.
Daniel Cohn-Bendit et José Bové sur le terrain
Ce qu'il a pensé de José Bové, lors de sa visite dans le quartier des Izards en mai dernier ? "Il n'est pas venu pour faire semblant. C'est la première fois que nous sommes écoutés et soutenus par une personnalité politique. Ca me surprend." dit Karim Derouali, qui aime porter le brassard de capitaine.Surpris, Karim... Est-il pour autant intéressé ? "Ca se pourrait. Ce qui me manque : l'apprentissage. Aujourd'hui je ne sais pas du tout ce que c'est la politique". Peut-être qu'il rentrera de Bruxelles avec une nouvelle passion ?
En attendant, place au sport. Après les visites des musées, de la ville et de la commission Européenne, l'AS des Izards affrontera une équipe de parlementaires. Parmi les joueurs : José Bové et Daniel Cohn-Bendit, qui à la fin du match, passera peut-être le maillot de député européen aux joueurs d'en face.