Vivre mieux dans un espace public à l'esthétique soignée, mettant en valeur le travail artistique. C'est l'objectif d'un collectif né à Toulouse. Les villes peuvent candidater pour obtenir le label.
Et si à la sortie du confinement et de la crise sanitaire, nous avions tous besoin de couleurs, d'art, de design et d'esthétique dans l'espace public plutôt que de béton et de grisaille ?
La démarche entamée par l'association Design Art City, lancée par le designer et street-artist toulousain Kamel Sécraoui, est dans l'air du temps, même si le principe est antérieur à la crise du Covid-19.
On se dit que si l'espace urbain est esthétique, agréable, de façon permanente ou événementielle et que les villes qui favorisent cet esthétisme reçoivent un label, cela peut attirer les gens, en famille, relancer la consommation, dans les restaurants, les hôtels, quand ce sera possible, et que ce pourrait être une réponse à la crise
L'association veut donc précéder la fin de la crise et a déjà lancé sur son site internet un appel aux communes, petites ou grandes, pour remplir le dossier de candidature.
L'idée, c'est de favoriser l'esthétique, que ce soit en mettant en valeur le graf, le street-art, en développant des rendez-vous autour des artistes dans des lieux ouverts, ou bien en améliorant le mobilier urbain, en ayant une démarche volontaire, politique, permanente ou événementielle.
L'esthétique urbaine expliquée en 4 points c'est donc :
- redonner vie à des lieux en déshérence
- mettre en scène l'espace public
- détourner l'apparence d'espace en mutation
- réenchanter des lieux ordinaires
La "pavillon bleu" de l'esthétique urbaine
Je pense souvent au gars qui s'est réveillé le matin et qui a inventé les Pavillons Bleus. Aujourd'hui c'est un label incontournable pour toutes les villes qui ont un point de baignade et c'est un élément important pour le tourisme.
Après les Pavillons Bleus ou les "villes et villages fleuris", le "Design Art City" pourrait être le label des villes de demain. Pour tous ceux et celles qui sont sensibles à l'environnement esthétique des villes, au street-art, à la qualité du cadre de vie...
Kamel Sécraoui sait de quoi il parle. Designer et street-artist sous le pseudonyme de "Chat Maigre", il s'est souvent "attaqué" à la grisaille des villes, notamment à Toulouse, posant des couleurs vives sur des bancs publics ternes ou détournant un radar de vitesse avec des légos multicolores (sans empêcher le fonctionnement de la machine).
Cette initiative a déjà reçu le soutien de plusieurs street-artists ou designer et on pourrait donc voir rapidement se s'intaller des panneaux du label à l'entrée de plusieurs villes françaises.