Alors que Thales Alenia Space a annoncé la suppression de plus de 1000 emplois, dont 650 sur son site de Toulouse (Haute-Garonne), les salariés du fabricant de satellite ont fait entendre leur colère, ce mardi 17 septembre. Ils craignent, à terme, la destruction d'un savoir-faire industriel au profit d'une sous-traitance.
Ils étaient 700, ce mardi 17 septembre, à s'être rassemblés devant le site de Thales Alenia Space, à Toulouse (Haute-Garonne). Pas de cris, ni de slogans, mais les visages étaient fermés. Les salariés en colère étaient venus contester le plan de redéploiement d'effectifs dans l'entreprise.
Porté par la direction, il concerne 1237 salariés en Europe dont 650 sur ce seul site toulousain. Pour l'intersyndicale, ce plan serait destiné à satisfaire les actionnaires et annoncerait la destruction d'un savoir-faire industriel. "La répartition qui est faite de réductions d'effectifs, fait qu'à terme, on ne pourra plus produire", déclare Yves Cognieux, délégué syndicat central CFDT- Membre de l'intersyndicale. Selon lui, la direction aurait avoué qu'elle n'hésiterait pas à faire appel à des sous-traitants, en France ou l'étranger. Il regrette ce changement du modèle de la société, qui en ferait "une entreprise sans fabrication".
Une "crise existentielle"
De son côté, la direction parle d'un "plan d'adaptation", qu'elle justifie par un marché en crise, avec deux fois moins d'appels d'offres pour la construction de satellites géostationnaires ces dernières années. La direction de Thales Alenia Space veut anticiper une éventuelle baisse des commandes d'ici 2027. Mais les syndicats rétorquent que le marché est en perpétuelle mutation, et que la réduction du nombre de salariés, d'ici fin 2025, n'est pas une réponse adaptée.
Pour Karine Caire, responsable section CFE/CGC- Membre de l'intersyndicale, cette "crise du marché" serait en réalité "une crise existentielle". Elle questionne l'avenir du spatial, évoquant l'arrivée d'Elon Musk et les bouleversements qu'il a provoqués : "On est d'accord pour prendre des risques et pour se remettre en question... Mais dire que notre entreprise est en crise, c'est faux." Le plan de redéploiement est pour l'heure soumis à une expertise mandatée par les syndicats. Ces derniers n'excluent pas d'appeler à la grève dans les prochaines semaines.