EN IMAGES. "Vous avez 15 minutes pour partir" : menace d'effondrement d'un immeuble vétuste, les commerçants désemparés

Dans le cœur de Toulouse en Haute-Garonne, les menaces d’effondrement se succèdent. Rue Peyrolière, un arrêté d’interdiction partielle d’accéder et d’exploiter le bâtiment situé au numéro 40 bis vient d'être pris ce vendredi 25 octobre. Commerçants et habitants se sentent désemparés

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C'est presque devenu une habitude… Un nouvel immeuble a été évacué en urgence ce vendredi 25 octobre dans le cœur historique de la ville rose. La municipalité a pris un arrêté pour mettre en sécurité les habitants. 

Jérôme Voinot, coiffeur depuis 30 ans, n’a connu que ce salon. Après des années à travailler ici, il est sommé de partir, en 15 minutes. Pour cause, le bâtiment risque de s’effondrer : "On nous a dit de tout vider et de partir", témoigne Jérôme. "On ne sait pas quand on va être officiellement délogé, mais ça nous est tombé dessus, d’un coup". Pourtant Jérôme Voinot a essayé d’alerter : "Cela fait plus de six mois que j’essaye de leur dire qu’il y a des problèmes, que l’immeuble n’est pas stable. À chaque fois que l’on ouvre la boutique, le matin, il y a des miettes de mur par terre". 

Des travaux réalisés 6 mois auparavant

Dans le bâtiment, les fissures sont bien visibles. Dès l’entrée du salon, le mur bombé, attire l’attention : "Là, le mur est très humide, je peux même rentrer ma main à l’intérieur", nous dit Jérôme. "Cela fait un an que c’est comme ça, mais personne ne nous écoute. On nous a dit que ce n’était rien. On s’est inquiété pour nos clients et clientes, mais apparemment tout allait bien, puis là on nous annonce qu’un arrêté est pris et que l’on doit partir, c’est regrettable". 

Le salon de Jérôme Voinot n’est pas le seul touché. C’est tout le bâtiment qui est en danger. La cage d’escalier menant aux escaliers supérieurs est aussi dans un état critique :  "Là c’est dans un état catastrophique depuis plusieurs mois. On a prévenu, des travaux ont été effectués, ils ont rajouté des poutres pour soutenir, mais on n’a vraiment pas l’impression que cela a amélioré les choses, au contraire".

Alors Jérôme et son apprenti ont décidé de faire les cartons pour partir au plus vite : "On ne nous a donné aucune information, aucune proposition pour disposer d’un autre local et pouvoir continuer notre activité. Aucune compensation financière. On ne sait pas où on va aller. Mon carnet de commandes est rempli pour les prochains mois, je vais devoir dire à mes clients et clientes que je ne peux plus les recevoir". 

Une cliente donne l’alerte

Pour que les choses puissent avancer et que des analyses soient effectuées, Jérôme Voinot nous explique avoir bataillé avec l’agence immobilière gestionnaire du lieu : "J’ai tapé du poing sur la table un bon nombre de fois, je les ai appelés, j’ai tout essayé mais je n’ai jamais eu de réponse". Ce n’est que récemment que les choses ont pu se décanter. "J’ai une cliente au salon qui travaille à la mairie. Lorsqu’elle a vu les fissures elle a très vite compris que cela ne pouvait pas continuer ".  Alors le 23 octobre 2024, le Service des Risques Structurels de la Ville de Toulouse en présence de l’agence immobilière a constaté "des désordres" et a conclu à une "interdiction partielle d’accéder et d’exploiter les locaux commerciaux situés en rez-de-chaussée et en entresol du bâtiment A de l’immeuble afin de préserver la sécurité des occupants et de toute personne qui viendrait y pénétrer".

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Le mur s'effrite et l'immeuble menace maintenant de s'effondrer. ©Francetv - Ines Rochetin

Pour Jérôme Voinot, c’est le flou total : "On ne sait pas ce que l’on va devenir, j’ai encore beaucoup de choses à payer, j’ai le salaire de mon apprenti, j’ai mes clientes. Je ne sais pas comment je vais faire", se désespère l’homme tout en rangeant les sèche-cheveux, laques et autres produits dans des cartons.

Plusieurs autres locataires touchés

Derrière la façade jaune, au-dessus du salon de coiffure, plus personne n’habite dans les logements. Seuls les locaux du restaurant, situé juste à côté du salon allaient prochainement recevoir du public. Sébastien, jeune commerçant, s’apprêtait à ouvrir son nouveau restaurant lorsqu’il a reçu la nouvelle : "Je ne sais pas ce que je vais devenir, je ne sais pas si je vais pouvoir ouvrir". Lancé dans l’aventure depuis quelques mois, il ne s’attendait pas à de tels imprévus : "Lorsque j’ai visité avant tout achat, des travaux devaient se faire, notamment dans la cage d’escalier. Pour être certain que tout serait en ordre, un bureau d’études est passé. Ils m’ont ensuite fait parvenir un document attestant du bon ordre du bâtiment. J’ai investi beaucoup d’argent dans ce projet"

Dans l’immeuble attenant, juste derrière la petite cour de l’immeuble, deux locataires sont encore logés. Les traces d’usure et d’instabilité sont là aussi bien visibles. L’un des locataires explique : "Les gestionnaires ont remarqué qu’il y avait des problèmes dans la structure interne de l’immeuble, il y a eu des renforts qui ont été mis en place, ils ont effectué des travaux qui ont duré pendant un an. Il était interdit de monter ou de descendre avec des charges lourdes. Plusieurs personnes ont décidé de partir. On n'est plus que deux à habiter ici. Depuis décembre dernier j’ai commencé à comprendre qu’on avait de gros problèmes. J’ai donc commencé à effectuer des démarches. Aujourd’hui, je peux partir je suis soulagé". 

L'agence immobilière, quant à elle, explique : "Les préconisations et travaux qui seront prescrits par cette étude seront bien entendu mis en œuvre sous le contrôle des services de la Mairie afin qu’elle puisse procéder à la mainlevée de cet arrêté partiel. Les propriétaires que nous accompagnons dans le cadre de notre mission ont toujours mis en œuvre les travaux nécessaires à la pérennité de leur immeuble, comme en attestent les travaux importants réalisés sur la cage d’escalier du bâtiment A."

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