Logements insalubres et menaces d'effondrement : une élue dénonce dix années de perdues alors qu'une nouvelle étude va être lancée

Une nouvelle étude sur le bâti dégradé de la ville de Toulouse est actée par la Métropole depuis le 6 juin 2024. Objectif : définir les interventions et rénovations des immeubles présentant des risques et déterminer les moyens d'action. Cette décision est saluée par tous, même si un groupe d'élus d'opposition dénonce le temps perdu.

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Pour lutter contre la dégradation des immeubles et préserver la sécurité des habitants, le bureau de la Métropole de Toulouse a voté, le 6 juin 2024, le lancement d'un nouveau diagnostic de la situation. Il faut dire que depuis l'effondrement de la rue Saint-Rome du 9 mars 2024, des évacuations et des mises en sécurité se sont multipliées dans le centre-ville. Les élus d'opposition avaient alors demandé à faire ressurgir des cartons, une étude sur le bâti dégradé commandée il y a déjà plus dix ans.

"Vous lancez des études quand des immeubles sont déjà en ruine"

"En fait, ce qu'on voit dans cette délibération, c'est qu'en fait, Jean-Luc Moudenc reprend cette étude, annonce son existence et le fait qu'elle avait déjà donné un diagnostic quand même assez poussé pour constater les problèmes d'habitat dégradé, qu'elle date d'il y a plus de 10 ans, et que finalement, elle n'a pas été utilisée pour travailler cette question-là", explique aujourd'hui Agathe Roby.

Si l'élue d'opposition du groupe AMC reconnaît que le vote de cette délibération est une bonne nouvelle et va permettre d'engager des actions, elle pointe du doigt une forme de négligence sur le sujet. "On a voté pour l'étude, bien évidemment. Mais on a quand même essayé d'expliquer que c'est une prise de conscience et une action qui est un peu tardive, finalement, par rapport à ce qui aurait dû être fait depuis plusieurs années."

Agathe Roby n'a pas manqué de le rappeler lors de son intervention au bureau de la Métropole. "Les études sont lancées quand les immeubles se sont déjà effondrés et sont en ruine", a-t-elle ainsi déclaré le 6 juin dernier.

Une étude en deux volets

Pour accompagner la mise en place du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du cœur historique de la ville, Toulouse a donc décidé " de poursuivre et d'approfondir les démarches engagées en matière de lutte contre l'habitat indigne" avec une étude déclinée en deux volets, peut-on lire dans la délibération soumise au conseil de la Métropole.

L'étude, confiée à Europolia, vise dans un premier temps à affiner les différents diagnostics réalisés précédemment. Il s'agit de faire "une analyse fine du territoire permettant de définir et de hiérarchiser les enjeux (précarité énergétique, insalubrité, péril, occupation sociale, vacance), s'appuyant sur une analyse statistique, des entretiens avec des acteurs sociaux et une compréhension urbaine des situations (espace public, commerce, équipement public, mobilité...)."

Deuxième phase, le volet pré-opérationnel "permettant de prévoir les outils à mettre en œuvre pour améliorer les conditions d’habitat et de conduire des analyses techniques poussées à l’échelle des îlots identifiés."

L'étude doit être menée sur 30 mois, soit deux ans et demi. Elle sera financée à hauteur de 600.000 euros par la Métropole de Toulouse.

Quelles actions d'amélioration de l'habitat ?

Après les premiers repérages visuels des immeubles anciens dégradés en son cœur historique, plusieurs programmes d'actions ont été engagés avec l'aide de l'État et de l'Agence nationale de l'habitat. Il s'agit des programmes de lutte contre l'habitat indigne puis d'amélioration de l'habitat indigne.

"Entre 2012 et 2024, 181 logements individuels ont ainsi pu être financés sur la Métropole. Vingt copropriétés frappées de péril ont été ou sont accompagnées, quatorze d'entre elles étant situées dans le site patrimonial remarquable de Toulouse", rappelle la Métropole dans sa délibération.

La collectivité entend poursuivre avec certains dispositifs et leviers d'action identifiés. Il est notamment question des opérations programmées d'amélioration de l'habitat et les programmes d'intérêt général.

Mais d'autres pistes pourraient encore être explorées, selon Agathe Roby, citant les opérations de restauration immobilière. L'élue du groupe AMC déplore également que "soient passés sous silence, l'arrêté de péril ordinaire ou le permis de louer" dans la délibération adoptée le 6 juin 2024.

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