Environnement. Des roseaux, des graviers et... des vers de terre pour filtrer l’eau

Les filtres plantés rencontrent un succès grandissant en France. Ce système permet de purifier l’eau en faisant appel à la nature. L'entreprise toulousaine - qui propose ces installations aux particuliers - souhaite améliorer les performances de ces filtres en y rajoutant... des vers.

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Tout le monde n’a pas la chance de vivre dans une commune, équipée du tout-à-l’égout ou d’une station d’épuration. C’est le cas à la campagne notamment, où certains villages sont privés de stations d'épuration. Il existe pourtant une méthode ingénieuse pour filtrer l’eau et d’une façon très naturelle : les filtres plantés.

Les eaux usées arrivent en surface de ce filtre planté, constitué de différentes couches de sable et de gravier. Les matières solides sont retenues en surface par le sable, où elles vont se dégrader comme un compost. Et l’eau coule au travers des différentes couches de sable et de gravier où ce sont des bactéries qui vont nettoyer la pollution. Dans ce bac, on a planté des roseaux qui vont permettre de décompter les filtres. Et l’eau ressort traité en fond de filtre” explique Dan -Tam Costa, gérant d’Epurtek (qui fait parti du groupe Aquatiris).

En fin de parcours, l’eau est désormais claire et rendue à la nature. Mais elle n’est pas potable, ce qui reste un axe d’amélioration pour cet équipement. Coût de l’installation, environ 10.000 euros.

Ce procédé de phytoépuration marche très bien en France et dans notre région en particulier. “Au niveau national, la société Epurtek installe en moyenne 2000 stations de filtres plantés par an, 300 pour les seuls départements de Haute-Garonne et d'Ariège” explique Dan-Tam Costa, responsable de ce secteur. Lui-même vit en Ariège, a installé un filtre planté pour son usage personnel.

Mais l’entreprise ne veut pas en rester là. Elle souhaite améliorer les performances de son filtre planté. “ On va ajouter à ces stations, de la faune, c’est à dire des invertébrés comme des vers de terre. Le but de cet ajout est d’améliorer les performances et de réduire la taille du système le plus possible, pour pouvoir l’implanter en milieu péri-urbain, comme par exemple dans les nouveaux les éco-quartiers “. explique Dan-Tam Costa.

Pour se faire, l’entreprise s’est associée à des chercheurs de Montpellier et de Toulouse. Et c’est dans la capitale de l’Occitanie que sera installé un site pilote. Devant un bâtiment de l’Université Paul Sabatier (Toulouse 3), une centaine de mètres carrés seront consacrés à ce filtre planté d’un nouveau genre.

“Il est le résultat des recherches menées depuis plus de 10 ans par le laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement. Quand on comprend le rôle de la biodiversité comme les ingénieurs au sol que sont les vers de terre, on peut les transférer dans des procédés de traitement de l’eau pour améliorer les performances et réduire le coût énergétique“ explique Magalie Gerino, enseignant-chercheur à l’Université Paul Sabatier.

Un laboratoire vivant

Ce site pilote servira pour le traitement des eaux usées du bâtiment, mais pas seulement. Il servira aussi aux chercheurs de la faculté, associés à ce projet. “On veut construire un laboratoire vivant qui va accueillir des organismes, une biodiversité augmentée. Mais on va aussi y installer de nouveaux capteurs pour la recherche et mieux comprendre ce qui se passe dans ces filtres” détaille Magalie Gerino. Les données seront recueillies par l’IRIT (Institut de Recherche en Informatique de Toulouse) situé au pied de ce site pilote, et ensuite transmises et analysées par les chercheurs.

Ce filtre planté nouvelle génération devrait voir le jour d’ici mi-2022. Il est financé par des Fonds européens et par la Région Occitanie. Le Conseil régional a versé près de 60.000 euros d’aide pour la réalisation du projet qui s’inscrit dans l’opération “Neocampus”. Une opération qui vise à faire du campus de "Toulouse 3" un terrain d’expérimentation pour les recherches appliquées à l’énergie, la biodiversité, les mobilités et... l’eau.

 

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