L'épidémie de bronchiolite frappe fort cette année en France. Une progression rapide du virus qui a poussé le gouvernement à déclencher un plan d'urgence national. Au CHU de Toulouse, la situation reste, pour l'instant, maîtrisée.
Les cas de bronchiolites sont en forte augmentation partout en France. Santé publique France a souligné des "nombres de passages aux urgences et d'hospitalisations pour bronchiolite très élevés et à des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de 10 ans".
Le plan Orsan
Face à cette situation inédite, le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé au Sénat le déclenchement d'un plan ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) spécifique à cette épidémie, pour renforcer encore les moyens des ARS et permettre que l'ensemble de l'hôpital puisse se concentrer sur "ce problème particulièrement aigü aujourd'hui".
Au CHU de Toulouse : pas de situation de crise
Ce plan blanc n'a pas été déclenché dans l'ensemble des hôpitaux de France, mais seulement dans un "nombre limité". À l'hôpital des enfants du CHU Purpan de Toulouse, aucun plan n'a été mis en place même si Isabelle Claudet, chef du pôle enfants parle de "phase ascensionnelle". Tous les jours, 20 enfants passent aux urgences pédiatriques pour des bronchiolites. 14 à 18 d'entre eux nécessitent une hospitalisation.
Contrairement aux autres hôpitaux français, on a encore beaucoup de lits à ouvrir. Nous n'avons pas complètement décliner notre plan épidémique. L'avantage que nous avons, c'est que nous avons toutes nos ressources de moyens et humains pour faire face.
Professeur Isabelle Claudet, chef du pôle enfants CHU Purpan
Une aggravation à venir
Cette année, l'épidémie de bronchiolite se caractérise par sa précocité. "Avant la pandémie de Covid-19, les épidémies de bronchiolite étaient connues pour leur grande régularité, avec un pic systématiquement atteint autour de la 50ème semaine de l'année. La pandémie est venue bouleverser ce relatif équilibre", expose Pascal Crépey, épidémiologiste à l'École des hautes études en santé publique à Rennes.
Dans le service réanimation pédiatrique de Toulouse, 12 enfants étaient hospitalisés la semaine dernière. "C'est le nombre d'enfants que l'on a normalement lors du pic de l'épidémie" explique Isabelle Claudet qui s'attend à une aggravation de la situation dans une dizaine de jours.