190 saisonniers marocains sont arrivés ce mercredi à l'aéroport Toulouse-Blagnac. Leur vol au départ de Casablanca a atterri en début d'après-midi. Ils vont travailler dans différentes exploitations agricoles du Gers et du Tarn-et-Garonne pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre.
Cela fait plusieurs années que des exploitants agricoles d'Occitanie font appel à de la main d'oeuvre étrangère. Ce mercredi, 190 travailleurs marocains sont arrivés à l'aéroport Toulouse-Blagnac. En France, ces saisonniers gagnent 1 100 euros par mois, soit quatre fois plus qu'au Maroc.
Une pénurie de main d'oeuvre
12 000 saisonniers en juillet, 15 000 en août et 22 000 en septembre, rien que pour le Tarn-et-Garonne : les besoins en main d'oeuvre sont énormes. Des chiffres fournis par les producteurs de fruits du Tarn-et-Garonne. Pour compenser cette pénurie, des travailleurs marocains viennent chaque année, certains depuis plus de vingt ans. Or, il apparaît qu'il est difficile de recruter localement.
30 saisonniers à Escazeaux
Dans le Tarn-et-Garonne, à Escazeaux, Joël Delbeau va accueillir une trentaine d'ouvriers sur son exploitation. Il cultive des plantes aromatiques et des légumes.
L'an dernier, faute de main d'oeuvre, il a beaucoup perdu :
Sans exagérer, c’est 1 million d’euros qu’on a laissé dans les champs, qu’on n’a pas pu ramasser parce qu’on avait pas de personnel qualifié pour le ramasser.
Il dit attendre les salariés marocains avec impatience :
Ca fait 6 mois, voire 8 mois qu’on les attend. Il y a quand même 70 hectares qu’on n’a pas pu ramasser et qu’on n’a pas pu semer, entre les plantes aromatiques et les légumes. On a ici une vingtaine d’hectares de coriandre qu’on n’a pas pu ramasser parce qu’on n’avait pas de personnel qualifié et il a fallu le laisser dans le champs.
Les salariés marocains seront logés dans 5 à 6 maisons différentes, à 5 ou 6 maxi pour éviter les clusters.
Cet exploitant estime qu'il faudrait former des saisonniers français pour faire face à ces pénuries de main d'oeuvre récurrentes.
Arboriculture, viticulture et maraîchage
Dans une étude publiée par Pôle emploi, les métiers de l’agriculture affichent le taux de saisonnalité le plus élevé de la région avec 88%.
L'arboriculure, avec la récolte des fruits est particulièrement concernée par le manque de main d'oeuvre. Notamment le Tarn-et-Garonne, premier producteur français de pommes et de prunes.
Dans le Gers, ce sont des ouvriers viticoles qui sont recherchés. On manque aussi de main d'oeuvre pour le ramassage des oignons dans le Tarn. Tous les départements sont concernés.
Quelle est la réglementation ?
Un étranger, vivant hors de l'Union européenne, et souhaitant séjourner en France comme travailleur saisonnier, peut obtenir une carte de séjour pluriannuelle "travailleur saisonnier", sous certaines conditions. Elle est valable 3 ans maximum et elle est renouvelable. Dans ce cadre là, le saisonnier ne peut pas demander le regroupement familial. Les travaux saisonniers ne peuvent pas dépasser une durée cumulée de 6 mois par an.
L'exploitant, qui est employeur, doit faire une demande auprès de la DREETS, la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités, anciennement DIRECCTE.
Un protocole sanitaire strict
Pour que ces travailleurs saisonniers puissent venir en France, un protocole sanitaire strict a été mis en place, pour faire face à l'épidémie de la Covid. C'est la FDSEA, la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, qui en a la charge.
Les salariés sont testés 2 jours avant leur départ du Maroc puis 7 jours après leur arrivée en France. Du jour de leur arrivée jusqu'au jour où ils sont testés, ils sont placés en quarantaine.