Exposition aux pesticides commune par commune : une carte interactive publiée par une association toulousaine

L'association toulousaine Solagro vient de publier une carte interactive sur l'exposition des communes aux pesticides. En Occitanie, le pourtour de la Méditerranée apparaît en rouge tout comme des secteurs du Tarn-et-Garonne, du Gers, du Tarn et du Lot où sont cultivés des fruits ou de la vigne.

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Chacun peut désormais estimer son taux d'exposition aux pesticides en fonction de son lieu d'habitation. C'est l'association toulousaine Solagro spécialisée dans le conseil et l'ingénierie des transitions environnementales qui a créé cette carte interactive. Elle permet d'estimer le niveau moyen du recours aux pesticides dans les communes du territoire.

La carte est disponible sur une plateforme baptisée Adonis. Adonis étant le nom d'une plante qu'on trouvait dans les moissons mais qui a quasiment disparu, "l'une des conséquences de l'intensification des pratiques agricoles et notamment d'une utilisation généralisée des herbicides", souligne Solagro.

Des sources officielles

La carte est en ligne depuis ce mercredi 22 juin. Elle est le fruit du croisement de plusieurs sources officielles. "On a des informations communales, c'est tout ce qui fait l'intérêt de cette carte", explique Philippe Pointereau, délégué au développement et agronome chez Solagro .

"On a en France la chance d'avoir le meilleur service statistique au monde en terme d'agriculture. Le ministère de l'Agriculture produit régulièrement des enquêtes dont une série qui concerne les pratiques culturales. Ce sont 4 enquêtes, une sur les grandes cultures comme le blé, le maïs etc, une qui concerne la viticulture, l'autre, le maraîchage et la dernière, l'arboriculture entre 2017 et 2019. Elles donnent l'IFT, l'indice de fréquence de traitements, le nombre de traitements pour les différentes cultures".

Une démarche de service public

"On dispose également du registre parcellaire graphique, poursuit l'agronome de Solagro. Tous les agriculteurs qui touchent des aides de la PAC (c'est le cas de la majorité d'entre eux), doivent déclarer leurs parcelles chaque année, donc on a la localisation de toutes les surfaces en blé, en vigne, en prairie, etc. Enfin, on a utilisé la base de données de l'agence bio et un registre des parcelles en bio".

"On a agrégé tout ça (...) et on se retrouve à pouvoir à l'échelle de la commune faire une moyenne. Pour nous, c'est une mise à disposition pour tout le monde, à la fois les particuliers, des agriculteurs, les collectivités locales, les mairies, d'une information dont l'Etat dispose mais qu'il n'a pas rendu totalement accessible".

Echec des politiques publiques

Solagro n'a pas pour intention de stigmatiser ou de condamner les pratiques agricoles. "Il s'agit d'informer les gens pour que la politique évolue dans le bon sens, explique Philippe Pointereau. On devait réduire de 50% l'usage des pesticides en 2018, on a augmenté de 15% donc on a reporté l'échéance à 2025 et on n'est pas sûr d'y arriver. Donc on a des politiques publiques qui ne sont pas efficaces. Il y a un échec de ces politiques car les moyens ne sont pas mis en œuvre, qu'ils soient réglementaires, incitatifs, de conseil ou par le biais de redevances".

"Nous, on essaie de contribuer, pour la santé de la population et pour la protection de la biodiversité, à ce que ces politiques soient plus efficaces. On espère qu'avec cette carte, tout le monde va un peu se bouger pour voir quoi mettre en œuvre pour accélérer cette sortie des pesticides avant qu'il n'y ait plus d'insectes".

Mettre en avant les bonnes pratiques

Solagro a mobilisé trois personnes pendant trois mois pour réaliser cette carte interactive. L'association souhaite mettre en avant les bonnes pratiques.

"On voit qu'il y a des zones rouges mais il y a quand même des zones vertes, note Philippe Pointereau. Il existe des systèmes agricoles qui préservent la biodiversité, notamment quand on maintient les prairies pour l'élevage et qu'on ne fait pas de maïs ensilage. Il y a aussi des communes très engagées dans la bio. Donc la carte, c'est pointer les zones rouges mais aussi tout ceux qui font des efforts pour s'extraire des pesticides et atteindre l'objectif qu'ont fixé l'Etat et l'Europe".

En 24h, la carte de Solagro a été consultée plus de 40.000 fois. L'association met ses données à disposition de tous les chercheurs. Elle a déjà été contactée par certains d'entre eux et par la Commission européenne.

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