L'annonce de la demande de Patrice Alègre de bénéficier d'une remise en liberté conditionnelle passe mal chez les familles de ses victimes. Elles ne croient pas au changement de personnalité du tueur en série après avoir passé vingt-deux ans passés derrière les barreaux.
De l'étonnement, de la colère, de la crainte. L'annonce de la demande de remise en liberté conditionnelle de Patrice Alègre après 22 ans passés en prison est vécue comme un choc par les familles des victimes du tueur en série toulousain.
"Comment voulez-vous que les familles des victimes accueillent des informations de cette nature ? Il faut du temps pour comprendre que l'on n'efface pas de la peine avec des années de prison, que l'on n'efface pas le sang avec une incarcération, que cela ne se fait que par les larmes, répond Simon Cohen, avocat de la famille de Martine Matias tuée par Patrice Alègre en février 1997. Ces gens ont extraordinairement souffert car celles qu'ils ont aimées sont mortes dans des conditions atroces. Ça ne peut pas être bien accueilli."
Voici son interview complète au micro de Yaël Benamou et Luc Truffert :
Une libération impossible ?
" On ne peut pas rester indifférent à cette nouvelle" constate Gabriel Loubradou, président de l'association STOP à l'oubli créée suite à l'arrestation de Patrice Alègre en septembre 1997. Nous sommes très étonnés et nous pensons aux familles des victimes qui doivent être scandalisées."Selon Maître Pierre Alfort, un élément justifierait la demande de sortie de Patrice Alègre. Une femme serait tombée amoureuse de lui. L'un et l'autre souhaiteraient désormais un enfant.
Un homme toujours dangereux pour les familles de victimes
Pour Gabriel Loubradou, "il parait impossible qu'il soit libéré. C'est un psychopathe. Nous savons qu'il ne s'est pas fait soigner comme il aurait dû l'être derrière les barreaux. Il reste un homme dangereux. Nous craignons pour son amie."Un point de vue partagé dans le Parisien par Me Guy Debuisson, qui défendait la famille Martinet, dont la fille Laure a été assassinée en janvier 1990. "C'est un prédateur. Nous nous opposerons à sa demande. Sa liberté ne peut s'envisager sans la mise en place de moyens très stricts pour éviter tout risque de récidive. On le sait, c'est impossible mais il faut au moins les réduire au minimum."
La demande de remise en liberté conditionnelle de Patrice Alègre devrait être faite le 6 septembre prochain.