À Toulouse (Haute-Garonne), le site internet "BricoPrivé.com" dédié aux ventes privées de bricolage et de jardinage va-t-il être sauvé par un repreneur ? Les 174 salariés peinent à y croire. La Direction affirme que des négociations sont en cours. En attendant, le personnel va intensifier la mobilisation dès ce week-end.
Depuis l'annonce de la fermeture de l'entreprise toulousaine le 12 janvier 2024, la direction de Brico Privé adopte souvent la politique de l'autruche. Une communication de crise inexistante et des négociations sur le plan social qui tournent rapidement au dialogue de sourd.
Une exaspération qui a poussé le personnel à occuper le 21 mars dernier, une partie du siège de Toulouse. Refusant la discussion, la Direction a préféré appeler la police pour quitter les lieux.
La direction du groupement Les Mousquetaires "exfiltrée" par la police hier du siège social de Brico Privé à Toulouse. pic.twitter.com/6kgi4IsOj4
— Paul Périé (@paul_perie) March 22, 2024
Deux semaines après, la situation continue d'être tendue malgré un léger sursaut côté direction lors d'une réunion le 3 avril 2024.
A force de mobilisation, les élus sont parvenus à dévoiler les mesures de départs à l'ensemble du personnel. La clause de confidentialité a été enfin levée.
Karoline VitrantDéléguée du personnel FO au CSE de Brico Privé
Cependant, l'avenir de Brico Privé reste très flou. Seule certitude : la volonté du groupe Les Mousquetaires (actionnaire majoritaire) de se débarrasser du leader français des ventes privées dédiées au bricolage, jardinage et aménagement de la maison.
"Brico Privé fait face à une réalité qui n’est plus tenable économiquement. Depuis le rachat en 2020, les résultats ne sont pas ceux escomptés et n’ont cessé de se dégrader : le chiffre d’affaires a baissé de plus de 30% et le résultat d’exploitation de près de 30% également" réaffirme la direction dans un communiqué publié ce samedi 30 mars 2024.
Une offre de reprise sur la table ?
À la surprise générale, le nom d'un potentiel repreneur a surgi lors d'une réunion du 21 mars.
Il s'agit du fonds d'investissement BJ Invest.
La Direction est en train d’évaluer la solidité économique et les conditions sociales d’une offre de reprise reçue récemment de la part de la société BJ Invest.
confirme le groupe Les Mousquetaires
BJ Invest a été créé en 2007 à Toulouse, par Benjamin Jayet. Dans le monde de l'entrepreneuriat, il est connu pour avoir fait fortune avec Gib Media avant de se faire remarquer comme premier actionnaire de Solocal (ex-Pages Jaunes) en 2016. À l’époque, cette société de services est endettée. Elle connaîtra un plan social avec la suppression de 1 000 postes entre Toulouse et Montpellier avant de retrouver l'équilibre en 2019.
Proposition 6 #AG @SoLocalGroup Assurer la légitimité actionnariale du conseil avec Benjamin Jayethttps://t.co/RK8mqbVJVe pic.twitter.com/QysCCGT1Cw
— Actionnaires SoLocal (@SoLocal_holders) November 17, 2016
Selon nos informations, l'homme d'affaires toulousain est également propriétaire de Papyhappy (plateforme de recherche de logement sénior).
Cependant, son portefeuille de sociétés reste imprécis. Son site web n'est plus à jour depuis...2017.
Contacté par France 3 Occitanie, Benjamin Jayet n'a pas encore répondu à nos sollicitations. Selon plusieurs sources, l'investisseur serait prêt à reprendre la totalité des effectifs.
Nouvelle action des salariés
En attendant les détails de cette offre de reprise qui seront présentés officiellement le 11 avril prochain, les salariés de Brico Privé restent dubitatifs.
Les élus attendent de voir les conditions de cette reprise. En attendant, nous continuons à négocier le PSE. Et les mesures de ne sont pas toujours à la hauteur.
Karoline VitrantElue au CSE
"Le ton va se durcir" promet-elle. Plusieurs actions sont prévues dès ce week-end du 6 et 7 avril.