Lundi 6 février, l’académie de Toulouse a présenté son dispositif pour la préparation de la rentrée 2023-2024 à l’école. 98 classes seront fermées, 54 postes d’enseignants nouvellement créés seraient à pourvoir. Parents et syndicats montent au créneau.
“Je ne fermerai pas de classe en septembre”, insiste de prime abord Arnaud Leclerc, directeur académique de l'Éducation nationale de la Haute-Garonne. Lundi 6 février, aux côtés de Louis Alberici, DASEN en charge du 1er degré, il a présenté les pistes privilégiées par le rectorat pour organiser la carte scolaire en vue de la rentrée prochaine.
Il n’y a aucune école qui ferme sans une décision favorable du maire de la commune concernée.
Arnaud Leclerc, directeur académique de l'Éducation nationale de la Haute-Garonne.
Pas de fermeture en septembre, certes, mais plusieurs structures seront bel et bien supprimées dès la fin de l’année scolaire, c’est-à-dire au mois de juin. Au total, l’académie de Toulouse va fermer 98 classes dans le premier degré dans les prochains mois. Elles seront réparties sur l’ensemble du département de Haute-Garonne. "Tout cela s’est fait dans la plus grande transparence, en lien avec les mairies”, se défend Arnaud Leclerc. "Parce qu’il faut savoir qu’il n’y a aucune école qui ferme sans une décision favorable du maire de la commune concernée”, ajoute-t-il
Enjeu démographique
Pour décider de la fermeture de classes ou de l’ouverture d’autres, l’académie de Toulouse assure avoir pris en compte des critères démographiques. “On sait qu'il y a une baisse démographique, une baisse du taux de natalité”, ainsi que des départs volontaires vers d’autres académies. Environ 2.100 élèves inscrits dans le 1er degré vont quitter l’académie de Toulouse dès la rentrée prochaine, remarque le DASEN.
Même si ces fermetures sont actées, le DASEN insiste sur l’ouverture de nouvelles salles de classe. Notamment pour réduire les effectifs des enfants scolarisés par classe, alors que le département enregistre 23,5 élèves par classe. “On veut renforcer le maillage sur tout le département” font savoir les services départementaux, précisant que “la mairie de Toulouse est justement en train de construire de nouvelles salles de classe”.
Remplacer les enseignants empêchés
Autre point d’orgue de cette nouvelle carte scolaire : le remplacement des enseignants. “Dans le département, on a un vrai problème pour remplacer les enseignants”, remarque Arnaud Leclerc. Selon ses chiffres, le département compte 6.800 enseignants pour 600 remplaçants, parmi lesquels des contractuels.
Mais ces derniers mois, de nombreux établissements scolaires du premier comme du second degré ont fait état de difficultés à remplacer les postes vacants. La situation est telle que selon les chiffres du SNUIPP FSU 31, 400 classes ont été non remplacées en 2022, ce qui représenterait environ 10.000 élèves. “Et cette situation a un impact bien plus important sur toutes les autres classes. Quand elles doivent accueillir 7,8 élèves en plus parce qu’un enseignant est absent et qu’on ne lui trouve pas de remplaçant, ça peut déséquilibrer les autres classes”, soulève le syndicat.
Face à ce constat, le DASEN annonce vouloir “consolider l’offre éducative et renforcer le pôle des remplaçants dès la rentrée 2023-2024”. Et pour y parvenir, l’académie de Toulouse s’engage à maintenir le nombre de professeurs pour 100 élèves à 5.47 pour la prochaine rentrée scolaire.
“On est très très loin du compte”
Mais chez les parents d’élèves comme auprès des professeurs, l’inquiétude n’est pas dissipée. On dénonce même des mesures “qui sont très très loin du compte”. “Dans le premier comme dans le second degré on sait très bien qu’il y a des écoles où les effectifs seront plus chargés que d’autres”, fait savoir Sylvain Lagarde du SNES-FSU.
Les professeurs ne partent plus en formation parce qu’on ne peut pas être remplacé.
Marie Gascard, co-secrétaire du SNUIPP-FSU
Marie Gascard, co-secrétaire du SNUIIP-FSU, alerte de son côté sur un secteur “sinistré depuis plusieurs années”. “On a une dotation négative, les professeurs ne partent plus en formation parce qu’on ne peut pas être remplacé. C'est une catastrophe".
Ce projet de carte scolaire a été soumis au vote des principaux syndicats enseignants - UNSA, CGT, FSU et FO - dans la matinée du 6 janvier. Selon les informations du DASEN il a été validé malgré une abstention forte. “En tous cas, ils n’ont pas voté contre”, insiste le représentant de l’Éducation nationale. Une affirmation que dément le SNUIIP-FSU, présent autour de la table qui réaffime son opposition au projet. “On a voté contre,la CGT et le FSU ont voté contre. Seul l'UNSA s’est abstenu”.