Grève illimitée du personnel à la clinique Ambroise Paré de Toulouse

Une grève illimitée du personnel de la clinique privée Ambroise Paré située route de Saint Simon à Toulouse a démarré ce vendredi 27 septembre. Ils étaient environ 70 à manifester devant la structure pour réclamer un arrêt des restructurations et de la dégradation de leurs conditions de travail.

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La crise qui touche la santé publique actuellement en France n'épargne pas les cliniques privées. Comme celle d'Ambroise Paré, du groupe Elsan à Toulouse, en grève depuis ce vendredi matin. "Ici, le personnel n'est plus en capacité d'assurer les soins," déclare Miguel Costa, agent de service hospitalier et délégué syndical CFDT de la clinique. 

Couvre-chef vert sur la tête, il manifeste devant la clinique sur la route de Saint-Simon près des Arènes. Environ 70 autres grévistes issus des différents services l'accompagnent. Ils dénoncent une restructuration "sauvage" des services de la clinique et la dégradation des conditions de travail. 

"Dans la restructuration on ne nous a pas annoncé de licenciements, c'est plutôt un non-remplacement des départs," explique le délégué syndical. "Le personnel est à bout, mais quand on essaye de communiquer avec la direction, on ne nous écoute pas. Pour eux, c'est la crise. Il n'y a que l'argent qui les intéresse." 

D'après Miguel, la direction de la clinique aurait refusé la mise en place d'un service minimum pour la durée de la grève. A la place, le personnel soignant a été réquisitionné par ordre du préfet pour assurer le bon fonctionnement de la clinique. Contactée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer au sujet de la grève. 

"Nous n'avons plus le temps de nous occuper des patients" 

Valérie Lacassagne est sage-femme à Ambroise-Paré. "Ça fait 20 ans que je travaille ici et j'adore mon métier mais là, vraiment, ça se dégrade. Nous n'avons plus le temps de nous occuper des patients," déplore-t-elle.

Selon la gréviste, la direction prévoit de supprimer un poste et demi de sage-femme à partir de novembre, en plus des nombreux départs d'obstétriciens. "Ce sera le service minimum. Nous on veut mieux pour nos patients !" 

Plus d'un million d'euros a été investi dans la maternité en 2017 pour créer un nouveau secteur naissances. Mais pour la sage-femme, ça n'équilibre pas le manque d'effectifs : "On fait des chambres de plus en plus luxueuses, mais avec de moins en moins de service. On nous vend du rêve. En réalité, ils [la direction] n'en ont rien à faire de leurs patients." 

Un manque de communication

Sophie* et Susana de la Torre sont infirmières de bloc opératoire. Elles ressentent les mêmes tensions liées au manque de personnel que dans les autres services, mais elles reprochent particulièrement à la direction un manque de communication. 

"A partir de janvier prochain, un diplôme de bloc opératoire sera obligatoire pour tous les infirmiers de bloc," raconte Sophie. "Mais seulement 5 sur 30 infirmiers de bloc ici ont ce diplôme, nous n'en faisons pas partie. Quand nous avons demandé à la direction de l'aide dans les démarches pour l'obtenir, ils ont refusé." 

Elles disent vouloir tirer la sonnette d'alarme car, comme le dit Susana, "qu'est-ce que ça va donner quand d'un coup en janvier ils vont se retrouver avec seulement 5 infirmières au bloc ?"

Elsan est le deuxième opérateur de cliniques privées en France. 

*le nom a été changé à la demande de l'infirmière 
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