"Grève sanitaire" du 10 novembre : les raisons de la colère des enseignants en Occitanie

De nombreux syndicats d'enseignants appellent à la "grève sanitaire", mardi 10 novembre : ils protestent contre le protocole sanitaire imposé par le gouvernement, mal préparé selon eux et surtout non accompagné de moyens supplémentaires. Explications.

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Pas moins de dix organisations syndicales sont signataires de cet appel à la grève, qui concerne les écoles, les collèges et les lycées. 



Dans la ligne de mire des enseignants, le protocole sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus. Mal préparé, tardif, flou : les épithètes ne manquent pas pour le critiquer. La rentrée de novembre est tout sauf sereine dans les établissements scolaires d'Occitanie.

"Rentrée impréparée"

L'école, pour commencer : les enseignants du premier degré sont très en colère. "On sait depuis des mois qu'il allait y avoir une deuxième vague", explique Marie Gascard, du SNUipp-FSU31. "Or, la rentrée s'est faite sans moyens supplémentaires. Rien n'a été anticipé, même dans un département comme le nôtre où les effectifs dans les classes sont parmi les plus élevés".

Le renforcement du protocole sanitaire ne s'applique que si c'est possible, il ne repose donc que sur les équipes, sur le terrain.

Marie Gascard, SNUipp-FSU 31

"Que les écoles restent ouvertes le plus longtemps possible"

Et la représentante du SNUipp-FSU31 de rappeler que l'objectif est que "les écoles restent ouvertes le plus longtemps possible mais sans moyens supplémentaires, comment assurer le non-brassage, la distanciation, la réduction des effectifs ?"
"Même dans les écoles et les classes où cela peut être mis en place, on est confronté à un manque de moyens des collectivités. Dans certaines communes, les enfants sont regroupés à la cantine, en temps périscolaire donc il n'y a pas d'unité". 

Même chose pour le nettoyage des locaux : "il devrait être obligatoire mais partout, les agents font ce qu'ils peuvent. Ils ne sont pas assez nombreux".

Finalement, la seule nouvelle mesure est le port du masque dès six ans : un coût à la charge des familles...

Inégalités ?

Le second degré de l'enseignement s'associe à ce mouvement de colère des écoles. Les syndicats comprennent difficilement les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement la semaine dernière. "Le ministre n'a pas vraiment avancé. Les demi-groupes dans les lycées ne sont pas imposés donc ça va dépendre des établissements, de leur capacité, de la volonté des proviseurs", explique Pierre Priouret, co-secrétaire académique du Snes-FSU. "Cela va être très variable d'un établissement à un autre. Il y a un manque de volonté dans notre académie qui est très en retard par rapport à d'autres". 

S'il y a dix lycées avec des demi-groupes en fin de semaine, ce sera le maximum, j'en ai peur.

Pierre Priouret

Le rectorat de Toulouse le confirme : c'est chaque lycée qui propose une organisation, la fait remonter à la tutelle, qui valide ou non.
Dans le respect de la règle suivante : 50 % de présentiel, au minimum.

"On a le droit de faire", précise Pierre Priouret, "mais on n'a pas d'instructions. Or, c'est un vrai problème de moyens. La région Occitanie a fait un premier pas en lançant un recrutement de 80 agents territoriaux de remplacement mais cela risque de ne pas suffire".
Le Snes-FSU avait, pour rappel, demandé la mise en place d'une rotation des élèves une semaine sur deux, pour assurer la sécurité sanitaire. 

La problématique des collèges

Et puis, quid des collèges ? Pourquoi ne sont-ils pas concernés par les demi-groupes ? Pour Pierre Priouret, certains collèges de la région, comme le collège Ingres à Montauban, ont des effectifs égaux voire supérieurs à certains lycées toulousains. "Les contraintes sont les mêmes..."

Depuis ce lundi, les collèges de l'académie ont mis en place un système de classe unique, les élèves ne changent plus de salle à chaque cours. Des demi-groupes devraient être organisés pour les cours d'éducation physique et sportive, pour certains niveaux. Et les collégiens prendront leurs repas à la cantine toujours à la même place et avec les mêmes voisins.

La semaine dernière, les syndicats d'enseignants avaient dit réfléchir à un mouvement de grève. Ils estiment aujourd'hui n'avoir pas le choix. Et sont soutenus en cela par la FCPE.
Dans le premier degré, 20 à 25 % des enseignants auraient annoncé leur volonté de faire grève mardi.
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