Facilitation des cours à distance, annulation des épreuves d’évaluation commune du Bac pour les premières et les terminales… Les annonces du Ministre de l’Education font réagir dans notre région.
Parmi les annonces phares de la soirée, le retour au cours à distance dans les lycées. Le Ministre demande la mise en oeuvre d’un « plan de continuité pédagogique jusqu'aux prochains congés scolaires, qui garantisse au moins 50% d'enseignement en présentiel pour chaque élève ». Le SNES FSU, lui, réclamait une rotation des élèves une semaine sur deux.« Sur le papier, ça répond à la moitié de notre demande » tempère Pierre Priouret. « Et les collèges ? Si vous prenez le collège Ingres à Montauban il y a 1250 élèves, c’est plus que le lycée de Mirande par exemple » explique le co-secrétaire académique du Snes-FSU.
Et le professeur de mathématiques de s’interroger sur le délai de mise en place de la mesure. « Nous avons une réunion au rectorat ce jour. Mais d’autres académies ont déjà réagi. Elles avaient fait preuve de plus de souplesse comme à Aix-Marseille ou Lille ».
« Pouvoir accueillir sur un temps de présence à 50% nos élèves nous convient » affirme Christelle Kauffmann, proviseure du lycée Louis Rascol d'Albi. "Ça vient soulager les personnels des lycées dans la gestion du protocole sanitaire" reconnaît-elle. Toutefois, la secrétaire académique du SNPDEN regrette, elle aussi, que la mesure ne soit pas applicable dans les collèges.
Attention particulière aux lycées professionnels
Jean-Michel Blanquer demande aussi qu'une "attention particulière soit apportée aux lycées professionnels, pour lesquels la mise en œuvre de l'enseignement à distance est rendue plus complexe »
#Covid19 | En raison du contexte sanitaire, pour les lycées :
— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) November 5, 2020
?Un plan de continuité pédagogique garantissant 50% de cours en présentiel pour chaque élève mis en place chaque fois que nécessaire
?Un aménagement des épreuves du baccalauréat décidé pour l’année 2020-2021 pic.twitter.com/DlhhFXgtUO
« Nous avons maintenant la possibilité de travailler en groupe pour limiter les risques sanitaires. On a perdu une semaine mais c’est déjà ça » constate Agnès Bernadou. « Ça ne règle pas tous les problèmes. On a des enseignants vulnérables absents et on manque de remplaçants. On a demandé à ce que des professeurs en liste complémentaires aux concours soient recrutés, mais on n’a eu aucune réponse là-dessus » regrette la représentante du SNES-FSU pour les lycées professionnels.
Bac une nouvelle fois impacté
La réforme du Bac de son côté, continue de se complexifier. Les évaluations communes, anciennement appelées E3C, prévues en première et terminale sont annulées et seront remplacées par le contrôle continu. Les premières devaient démarrer en janvier.
Cette mesure concerne l'histoire-géographie, les langues vivantes et la spécialité qui n'est pas poursuivie en terminale, ainsi que les mathématiques pour la voie technologique et l'enseignement scientifique pour la voie générale.
« Nous étions favorable à un report des épreuves à juin pas à leur annulation» rappelle le SNES-FSU. « Une fois encore, on affaiblit la valeur du diplôme et favorise le caractère local du Bac avec plusieurs sujets possibles pour une même épreuve. C’est ce contre quoi nous avions manifesté » rappelle Pierre Priouret.
"Le SNPDEN milite depuis longtemps pour ce contrôle continu. Mais il faut effectivement l'objectiver. En tout cas, cette mesure va rassurer les familles parce que les premières épreuves arrivaient bientôt" explique Christelle Kauffmann.
Les épreuves terminales sur les enseignements de spécialité prévues en mars prochain seront, elles, maintenues mais leurs modalités adaptées. "Mars c'est demain. Nous aurions préféré qu'elles soient reportées à mai ou juin"avoue Christelle Kauffmann.
Protocole sanitaire et contaminations
Avant ses annonces de jeudi soir, Jean-Michel Blanquer avait reconnu, dans un courrier adressé aux chefs d’établissement que les mesures sanitaires étaient « à l'évidence, plus difficiles à appliquer au lycée, où les déplacements des élèves sont plus nombreux et plus fréquents, et l'organisation de la restauration scolaire plus complexe ». Mais le nouveau protocole sera-t-il plus facile à mettre en oeuvre ?« En lycée professionnel, nous travaillons dans des ateliers avec beaucoup de matériel commun dont une partie ne peut être nettoyée. Le protocole n’est pas le même que celui appliqué en entreprise » rappelle Agnès Bernadou représentante du SNES-FSU.
« Nous manquons de personnel de nettoyage. Le lavage des sols quotidien, ce n’est pas possible. Le lavage des toilettes plusieurs fois par jour, ce n’est pas possible » énumère la syndicaliste.