Des apiculteurs de Haute-Garonne ont parodié le Général de Gaulle ce samedi à Toulouse. L'appel du 18 Juin est devenu l'abeille du 18 Juin : une façon d'appeler à la résistance contre les pesticides tueurs d'abeilles.
C'est un appel à la mobilisation et à la résistance contre les néonicotinoïdes, ces insecticides soupçonnés de décimer les colonies d'abeilles.
Des apiculteurs de Haute-Garonne ont lancé ce samedi à Toulouse depuis l'hôtel d'Assezat "l'abeille du 18 juin" : une manière humouristique d'alerter sur les conséquences de certains pesticides.
3 ruches ont également été installées dans la tour de l'hôtel particulier toulousain.
Une pétition de 600 000 signatures
Cet appel intervient à quelques jours d'un nouveau vote à l'assemblée nationale sur la question des néonicotinoïdes dans la loi sur la biodiversité.
Une pétition ayant recueilli plus de 600.000 signatures pour demander l'interdiction des néonicotinoïdes a été remise jeudi par des ONG à Ségolène Royal, qui a promis de "mettre tout son poids dans la bataille" à l'Assemblée.
"Nous comptons sur vous pour défendre une interdiction des néonicotinoïdes dès 2018" dans le cadre du vote de la loi sur la biodiversité, a déclaré lors de la remise de la pétition Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Hulot.
Les néonicotinoïdes et l'agriculture
Si la suppression d'ici deux ans de ces substances est défendue par Ségolène Royal, Stéphane Le Foll, son homologue de l'Agriculture, a lui plaidé pour un délai plus long et un examen des alternatives possibles.
Face aux insectes vecteurs de maladies comme les pucerons et la cicadelle, les producteurs estiment ne pas avoir de meilleurs moyens de défense que les néonicotinoïdes.
Les ONG et les apiculteurs mettent eux en avant des pratiques permettant de faire sans: rotation de cultures et lutte biologique par exemple. Ils contestent également les menaces de baisses de rendement, brandies par les fabricants de pesticides.
Un moratoire partiel
Les néonicotinoïdes font l'objet d'un moratoire partiel en Europe depuis fin 2013: trois molécules (l'imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxam) sont interdites sur la plupart des cultures (tournesol, maïs, colza), sauf les céréales à paille l'hiver et les betteraves.
Voir le reportage d'Amélie Poisson et Frédéric Desse