Le 21 mars 2024, un pacte gagnant-gagnant a été signé par 40 partenaires pour concilier développement économique et respect de l'environnement à l'aéroport de Toulouse-Blagnac (Haute-Garonne). Douze objectifs y sont inscrits "afin de rendre la place aéroportuaire exemplaire." En premier lieu, il est question de réduire les nuisances des vols de nuit.
Parmi les signataires de ce pacte figure le collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine, qui se félicite du dialogue renoué à l'occasion de l'Atelier du territoire initié en 2022 le ministère de l'Écologie. "C'était une bonne idée, cela a permis de dégonfler l'animosité", relève Chantal Beer-Demander. Mais la présidente du collectif contre les nuisances aériennes tire la sonnette d'alarme concernant l'étude d'impact qui pourrait déboucher sur une réduction du trafic aérien, notamment la nuit.
"Problème de transparence"
Septembre 2023 : une étude d'impact est lancée concernant les nouvelles mesures de restriction d'exploitation envisagées sur les aéroports en 2025 sous la houlette du préfet de la Haute-Garonne. Une étude dite "d'approche équilibrée". Mais six mois après ce lancement, les représentants des riverains de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (Haute-Garonne) se disent "un peu déconfits".
Chantal Beer-Demander s'étonne notamment de l'absence de documents qui doivent étayer cette étude d'impact. Selon la présidente du collectif contre les nuisances sonores, sur la plateforme collaborative mise en place pour le suivi de l'étude, "le dossier diagnostic est vide. Idem pour objectifs et scénarios." Et la responsable se demande également où sont passées les contributions du collectif.
Faute de réponses à ces questions, "il y a ni équité, ni équilibre", selon Chantal Beer-Demander.
"Il faut que le préfet reprenne la main"
L'étude, censée établir les différents scénarios pour la réduction du trafic aérien, notamment la nuit, doit être terminée pour le mois de juillet. "Il ne faut pas la rater cette étude, c'est la seule façon d'obtenir des restrictions", s'inquiète Chantal Beer-Demander. Le collectif doit être reçu dans le courant de la semaine en préfecture pour évoquer ce sujet. "Il faut que le préfet reprenne la main et veille au bon déroulé de l'étude d'impact", souligne sa présidente.
"Sur la base des données objectives, un dialogue local serein et constructif est nécessaire sous l'égide des préfets pour définir les meilleurs équilibres possibles dans l'intérêt de toutes les parties", a rappelé récemment l'autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires.
🔊✈️La @DGAC a publié un état d’avancement des études d’impact relatives aux nouvelles mesures de #restriction d’exploitation envisagées sur les #aéroports en 2025 où les objectifs de réduction de #bruit n'ont pas été atteints#nuisances
— ACNUSA (@ACNUSA_fr) February 1, 2024
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"Préserver la santé des habitants en réduisant les nuisances, notamment nocturnes, liées
au trafic aérien : programmation, optimisation des procédures et des flottes, logistique." Tel est le premier objectif inscrit dans le plan gagnant-gagnant signé le 21 mars dernier par quarante partenaires (institutions, acteurs économiques, associations...) visant à "construire ensemble un futur désirable sur la place aéroportuaire de Toulouse Blagnac."
Le plan affiche trois grandes ambitions : faire de Toulouse-Blagnac un territoire d'innovation environnementale, l'intégrer dans les territoires voisins et encourager le développement économique durable du territoire.