Le prix des fruits et légumes a augmenté de 16% en un an. Les consommateurs sont vigilants, ils consomment moins et plus attentivement. Les commerçants rognent souvent sur leurs marges pour continuer à vendre ou proposent des paniers à 2 euros avec des produits à consommer rapidement. Les consommateurs sont obligés de s'adapter.
Les prix des fruits et légumes ont flambé de 16 % entre juin 2022 et juin 2023. Ils avaient déjà pris 11% d'augmentation l'année d'avant. C'est ce que constate l'association de défense des consommateurs Familles rurales dans son rapport annuel sur les prix des biens de consommation courante.
Sur le marché à Toulouse, les consommateurs sont vigilants. Ils sont attentifs à la qualité des fruits et légumes qu'ils achètent à un prix qu'ils estiment souvent presque prohibitif. Du coup, beaucoup développent des stratégies pour dépenser moins. "Il faut avoir des bons tuyaux, des relais, des gens qui vendent localement", explique l'une d'elle.
Courgettes et aubergines trop chères
"Il faut réduire et il faut choisir les options toujours moins chères, par exemple les pommes de terre, les oignons et les échalotes parfois aussi ça va, mais après les courgettes, les aubergines sont plus chères", affirme une autre.
Chez certains primeurs, les fruits venus de loin sont les plus chers, les produits locaux un peu moins. Pour rester accessible à tous, Prim'marché propose des paniers à 2€. "Ce sont des fruits qui sont mûrs ou des légumes qui sont un peu plus avancés et qu'on n'a pas vendus ou des fois qu'on a eu à un certain prix, explique Justine Ambrosino, salariée de Prim'marché. Et comme ça, ça attire une clientèle qui est moins aisée que d'autres".
D'autres commerçants ont fait le choix de ne pas augmenter leurs prix. "On rogne sur la marge, parce que pour nous le terreau augmente, l'électricité, tous les coûts de l'énergie". Laurence Bon, productrice de fruits et de légumes, fait ce choix pour une raison toute simple : "parce que sinon on vend moins".
Familles rurales donne des exemples concrets de cette augmentation : 2,51 euros le kilogramme de bananes "conventionnelles" (c'est-à-dire non issues de l'agriculture biologique), soit 30 % plus chères qu'un an plus tôt ; 15,23 euros le kilo de fraises rondes bio (+22 %), 2,96 euros le kilo de carottes bio (+35 %).
Au moins 134€ par mois pour une famille
L'association relève que le prix du panier de fruits a augmenté de 14 % en conventionnel et de 8 % en bio, celui du panier de légumes de 17 % en conventionnel et 15 % en bio. Pour manger cinq fruits et légumes par jour et par personne, la préconisation du Plan national nutrition santé (PNNS), une famille de 4 personnes (2 enfants, 2 adultes) a dû dépenser entre 134 et 241 euros mensuels, soit entre 10 % et 18 % d'un SMIC net mensuel.
Familles rurales montre qu'en se limitant aux fruits et légumes les moins chers cet été (bananes, pastèque, concombre, laitue et courgette ou carotte), cette même famille dépense entre 65 euros (en conventionnel) et 100 euros (en bio) par mois. L'association ajoute que sur 10 ans, le prix des fruits a augmenté de 43% et celui des légumes de 73%.