Ils sont les plus fragiles en cette période d'inflation. Les étudiants aux budgets souvent serrés ont subi de plein fouet la hausse des prix. Au point de se tourner de plus en plus vers les associations. Après Paris, Toulouse est la ville la plus touchée.
Après le covid, les étudiants doivent maintenant faire face à l'inflation. La hausse des prix continue depuis un an a mis à mal leurs petits budgets. Ils sont de plus en plus nombreux à demander de l'aide.
Pouvoir d'achat en berne
Plus 6,3% sur un an selon l'INSEE, l'inflation a atteint des seuils inédits depuis plusieurs décennies. Tous les prix ont fortement augmenté ces derniers mois, jusqu'à 15% pour les fruits et légumes. Difficile dans ces conditions de se nourrir correctement lorsque l'on est étudiant, avec un budget, la plupart du temps très serré.
D'après une étude menée par l'Observatoire de la vie étudiante en 2021, 38% des étudiants déclarent restreindre leurs dépenses alimentaires, 18% ne pas manger à leur faim et 16% sauter des repas pour des raisons financières.
Depuis le Covid, les étudiants payent le prix fort de la crise. Au point que les restaurants universitaires se sont adaptés. Désormais tous les étudiants, boursiers ou en situation de précarité peuvent bénéficier d'un repas complet à 1 euro.
Toulouse, 2ème ville la plus touchée
4ème ville de France en terme d'habitants, Toulouse est la 2ème ville étudiante dans l'hexagone avec plus de 120.000 étudiants. Un chiffre en perpétuelle progression. Pas étonnant donc qu'elle soit aussi la plus touchée, après Paris, par la précarité des étudiants.
L'association Equipage Solidaire s'est installée en septembre 2022 à Toulouse. Via son application Délivr'aide, elle livre gratuitement aux étudiants démunis des kits alimentaires et des produits d'hygiène. A ce jour, elle a déjà effectué 1.600 livraisons, à raison d'un maximum de trois par personne et par mois.
"Les demandes sont en forte augmentation sur Toulouse", explique l'une des jeunes bénévoles. "On en a encore 1.000 à traiter et de nouvelles s'ajoutent régulièrement". Mais certains n'osent pas faire la démarche : "Ils pensent qu'il y a plus précaire qu'eux alors qu'ils en ont vraiment besoin", ajoute une autre bénévole. "Quand on les livre, certains n'ont rien mangé depuis deux jours".
Mobilisation aux restos du coeur
Dès la rentrée de septembre, Gaby, bénévole aux restos du coeur à Toulouse les a vu arriver : "C'est nouveau pour nous", raconte-t-elle. "ils sont de plus en plus nombreux à venir s'inscrire et cette année on a vu arriver énormément de jeunes, qui doivent choisir entre se loger, se chauffer et se nourrir".
Pour la dernière campagne d'hiver 2022-2023, le nombre de bénéficiaires des Restos du coeur a progressé de 20%.
Sans l'aide des associations, beaucoup d'étudiants seraient aujourd'hui en grande précarité. Car cette année même les bourses ne suffisent plus. Elles devraient d'ailleurs être revues à la hausse pour la rentrée 2023.