Face à la crise liée au Covid, le groupe AKKA Technologies, société de services d'ingénierie aéronautique, subit une très forte baisse de ses activités. D'importantes suppressions de postes ont été annoncées dès le mois de novembre. Paolo Del Noce, le PDG du groupe en France, fait le point.
Pour France 3 Occitanie, Paolo Del Noce annonce une évolution dans le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) décidé par l'entreprise AKKA Technologies, basée à Blagnac.
France 3 Occitanie : Pourquoi avoir décidé ce plan de sauvegarde de l’emploi ?
Paolo Del Noce- PDG Akka Technologies France : Depuis l’arrivée de la crise, le transport aérien a chuté de 60 % à travers le monde. Cela nous a amené à avoir une chute de notre chiffre d’affaire de l’ordre de 50% pour notre activité. Aujourd'hui, nos activités s'établissent toujours à ce niveau de 50 % et nous avons la certitude que cela va durer pour de longues années.
France 3 Occitanie : Le PSE devait concerner près de 1000 suppressions de poste, quel est le niveau désormais ?
Paolo Del Noce : On était 2300-2350 employés en Occitanie pour l’aéronautique avant le début de cette crise. La chute d’activité étant de 50%, on s’est établi à 1150 suppression d'emploi. Mais depuis le début, on a dit qu’on allait chercher des solutions. Il y a eu une première étape intermédiaire à la fin du mois de décembre qui nous a permis d’annoncer finalement 900 suppressions de postes. Puis on a lancé beaucoup d’activités avec nos clients, des projets de recherche de développement interne, qui nous ont, dès la fin du mois de janvier, amené à imaginer d’arriver à 600-650 suppressions de poste.
Ces derniers temps, on a lancé des projets de recherche de développement qui traitent sur la valorisation de la propriété intellectuelle pour être prêt à saisir le redémarrage du marché une fois qu’il adviendra. Il y a une semaine, compte-tenu de la situation on a pris la décision de lancer ce projet en interne ce qui nous amène à pouvoir dire que le PSE, pour l’aéronautique, n’est réduit qu’à 441 suppressions de poste, dont 360 en Occitanie. C’est un niveau bien plus faible par rapport à ce que nous avions annoncé au départ. Ce qui est important, c'est que face à une réduction du chiffre d’affaire de 50 %, on a une réduction d’effectif en Occitanie qui n’est que de 16-17 % par rapport à nos effectifs initiaux. Notre volonté est de chercher à sauvegarder les compétences.
France 3 Occitanie : Il y aura-t-il des licenciements secs ?
Paolo Del Noce : Il va y avoir, hélas, des licenciements secs. Il y a encore des possibilités de réduire leur nombre. Sur ce chiffre de 441 suppressions de poste, on a été en mesure de lancer des plans de départ ce qui va nous amener à réduire le nombre de licenciements secs. Je ne connais pas le nombre de départs volontaires. Il va y avoir des gens qui se porteront volontaires. On est une société qui investit beaucoup dans la recherche et le développement donc les gens n'ont pas forcément une très grande envie de nous quitter. On travaille aussi sur des mesures d'âge pour réduire le nombre de licenciements secs. Il y en aura, mais je ne sais pas exactement combien. Cela sera certainement inférieur au nombre de 441 que j'ai annoncé.
France 3 Occitanie : Est-ce que la diminution des activités liées à l’aéronautique va vous amener à vous développer sur d’autres secteurs ?
Paolo Del Noce : L’aéronautique va rester une activité importante, il va y avoir des projets dans l’aéronautique dans le futur. Par contre, même en Occitanie, il va y avoir d’autres sujets que l’on peut développer. On est en discussion avec des élus et des partenaires, pour investir dans d’autres sujets que l’aéronautique, par exemple dans le développement de solutions de stockage d’énergie dans l’hydrogène, qui peut être intéressant pour l’aéronautique mais aussi pour d’autres projets. En Occitanie, il y a beaucoup de start-up dans le monde du digital, on va travailler dans ces domaines-là.
France 3 Occitanie : Donc il y aura quand même une politique de recrutement à moyen ou long terme ?
Paolo Del Noce : On va, au plus vite, redémarrer notre croissance. Nous sommes une société habituée à créer de la valeur et à croître. On répond à cette situation et pour le futur on va se redéployer et recroître.