Placé en redressement judiciaire, le rachat du fleuron de la French Tech est lancé. Basé à Labège (Haute-Garonne), Sigfox se donne jusqu'à fin février pour trouver un repreneur. Les salariés restent confiants sur l'avenir.
Sauver le soldat Sigfox. C'est la mission de la direction du groupe toulousain et des administrateurs judiciaires désignés par le Tribunal de commerce de Toulouse.
Nous travaillons de concert à la recherche de nouveaux partenaires et acquéreurs potentiels ayant la capacité d’œuvrer pour le développement à long-terme de Sigfox et de proposer un maintien des emplois
Direction de Sigfox
Suite au redressement judiciaire du groupe le 26 janvier, l'appel d’offres de reprise est ouvert depuis le 2 février.
Les candidats potentiels ont jusqu'au vendredi 25 février à 16h00 pour déposer leur offre de reprise.
Plus de 100 millions d'euros de dette
Né en 2010 à Labège aux portes de Toulouse, Sigfox est l'un des premiers fournisseurs mondiaux de service de communication entre objets connectés (IoT). Grâce à son réseau « 0G » à bas coût et basse consommation, l’entreprise couvre aujourd’hui 75 pays, 20 millions d’objets IoT et 1,4 milliard de personnes.
Malgré un secteur industriel prometteur, Sigfox n'a pas encore trouvé la recette miracle pour se pérenniser. Fin 2020, sa dette dépassait la barre des 100 millions d'euros pour un chiffre d'affaire de 24,2 millions d'euros.
Dans l'écosystème numérique de Toulouse, les réactions ont été nombreuses à l'annonce du redressement judiciaire.
Sigfox va-t-il survire ?
Aucun doute pour Ludovic Le Moan, l'ancien patron de Sigfox. "Je ne suis pas inquiet pour son avenir. Il y aura des repreneurs, certainement" a-t-il martelé dans la presse et notamment chez nos confrères de ToulEco.
Même son de cloche à la French Tech de Toulouse. Sa présidente, Sandrine Jullien-Rouquié, est plutôt confiante sur l'avenir en raison de la technologie inventée par l'entreprise.
Elle rappelle que Sigfox a été "l'un des premiers fleurons de la French Teh. Il a su créer une dynamique dans l'écosystème numérique". De "nombreux talents" ont été formés grâce à Sigfox.
Pas de grande inquiétude chez les salariés
"Chez la majorité des salariés, il n'y pas de dramatisation de la situation" assure Antoine Maïer, élu au CSE de Sigfox et représentant des salariés le temps de la procédure judiciaire.
"On reste motivé malgré les incertitudes. C'est une nouvelle étape" complète-t-il. Depuis 18 mois, les 250 salariés multiplient les zones de turbulences : PSE, crise sanitaire et décollage tardif du marché des objets connectés.
Pour l'avenir, "nous faisons confiance" poursuit Antoine Maïer. Selon lui, une dizaine de repreneurs potentiels se sont déjà manifestés.