Le tribunal correctionnel de Marseille a rendu, jeudi 20 octobre 2022, son jugement dans l'affaire de l'intrusion violente dans les locaux de SOS Méditerranée. 23 prévenus ont été condamnés. Parmi-eux, deux anciennes figures du mouvement dissout, Génération Identitaire, de Toulouse (Haute-Garonne).
23 membres de l'ancien mouvement d'extrême-droite, Génération identitaire, ont été condamnés, jeudi 20 octobre 2022, pour leur participation à une opération «commando» dans les locaux marseillais de SOS Méditerranée, le 5 octobre 2018. Plusieurs d'entre eux sont originaires de la région de Toulouse Haute-Garonne.
Absent durant tout le procès et au moment du délibéré, Franck Dunas, 24 ans, ancien militant toulousain de GI, écope d'une peine de six mois fermes, aménageable à domicile avec un bracelet électronique. Comme le rapporte le quotidien Libération, "Déjà condamné pour des «violences aggravées» en 2017, il était en situation de récidive légale.
La médiatique Thaïs d’Escufon, également originaire de la ville rose, obtient de son côté huit mois de prison avec sursis, «eu égard à sa personnalité et à sa désinvolture, ressortant de ses propos tenus dans les médias révélant une absence de prise de conscience de la gravité des faits commis», a précisé le tribunal.
Sur sa chaine Telegram, la militante d'extrême-droite a réagi à cette condamnation : "je ne peux que penser que nous avions raison d'agir le 5 octobre 2022 pour dénoncer l'immigration clandestine. Si on nous avait écoutés, Lola serait en vie."
"Projet violent, partagé par tous"
Le 5 octobre 2018, une vingtaine de personnes avait fait irruption de façon violente dans les locaux de l’association jusqu’à l’éjection manu militari de certains de ses salariés. "Les agresseurs avaient également déployé une banderole sur la façade des locaux de l’association, colportant un message haineux" rappelle SOS Méditerranée dans un communiqué.
Pour le tribunal, l'arrivée de ce "commando", "par la force, en criant et en filmant les faits", dans le petit appartement qui servait de bureaux à l'ONG, ne pouvait être justifiée par l'exercice de la liberté d'expression. Au terme de sept jours d'audience, il a reconnu les 23 membres de cette opération
coupables de violences en réunion et complicité de violences en réunion. Ces 19 hommes et quatre femmes étaient âgés d'une vingtaine d'années en moyenne au moment des faits. Il s'agissait d'un "projet violent, partagé par tous et défini en amont", a tancé le tribunal.
Le 25 octobre, 5 membres d'extrême-droite comparaîtront à Toulouse (Haute-Garonne) devant le Tribunal correctionnel pour "violences en réunion" lors d'une manifestation anti-pass le 21 septembre 2021 dans la Ville rose.