Au terme de quatre jours (et non des cinq prévus) de son procès devant la cour d'assises de Toulouse, Jean-Baptiste Rambla a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans pour le meurtre en récidive de Cintia Lunimbu, le 21 juillet 2017, à Toulouse.
L'avocat général David Sénat avait requis plus tôt dans la journée une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Après plus de deux heures de délibéré, la cour d'assises de Haute-Garonne a condamné Jean-Baptiste Rambla à la réclusion criminelle à perpétuité assortie à une peine de sûreté de 22 ans, pour le meurtre de Cinita Lunimbu, commis en récidive le 21 juillet 2017, à Toulouse.
Jean-Baptiste Rambla était en effet en liberté conditionnelle au moment du meurtre de Cintia, après dix années passées en prison pour le meurtre de Corinne Beidl, en 2004, à Marseille. Corinne Beidl était la femme du patron de l'accusé, et vraisemblablement sa maîtresse occasionnelle. Il l'a étranglée au cours d'une dispute, et alors qu'il était sous l'emprise de la cocaïne dit-il, avant de cacher son corps dans le cabanon au fond du jardin du pavillon de sa compagne et mère de son fils. Le corps en décomposition avancée de Corinne Beidl ne sera découvert accidentellement que sept mois plus tard.
Le lourd passé de Jean-Baptiste Rambla, petit frère de Marie-Dolorès Rambla assassinée en 1974 a pesé dans les débats. Mais la cour d'assises a décidé de suivre les réquisitions. La récidive légale pour un crime similaire, les explications floues de Jean-Baptiste Rambla sur les agressions dont il aurait été victime avant le passage à l'acte et que rien n'est venu prouver, les soins dont il a dit avoir fait le tour sont autant d'éléments qui ont emporté la décision des jurés.
Jean-Baptiste Rambla, qui porte "un héritage familial mortifère", selon l'un de ses conseils, a à plusieurs reprises exprimé son regret que la justice ne l'ait jamais vraiment entendu. Ni en tant qu'enfant-victime, ni en tant que meurtrier. Ce n'est pas le cas ici où le président de la cour d'assises lui a permis de s'étendre longuement sur l'affaire Ranucci, et sur l'immense colère née du sentiment d'avoir été instrumentalisé, lui qui, à six ans, n'avait pas reconnu Christian Ranucci sur les photos. Tout en concluant, mardi, deuxième jour d'audience : "Si votre demande, c'est que des gens ne disent plus que Ranucci est innocent, ça n'arrivera jamais, Monsieur Rambla, et vous ne vous en sortirez jamais", lui a notamment expliqué Michel Huyette, le président de la cour d'assises de Toulouse.
Jean-Baptiste Rambla, qu'on a dit emmuré dans sa culpabilité de survivant au meurtre de sa soeur puis dans un ressentiment permanent vis-à-vis de la justice et de la presse qui a médiatisé l'affaire Ranucci, n'a pas manifesté d'émotion particulière à l'énoncé du verdict, jeudi 17 décembre aux alentours de 19h30. L'annonce de la peine a également été accueillie dans le calme par la famille de Cintia Lunimbu.
Avant la fin de l'audience, Jean-Baptiste Rambla avait déclaré à la cour : "Vous avez tous les éléments pour me juger en votre âme et conscience". Et à la famille de sa victime : "Rien ne peut vous apaiser, surtout pas mes paroles. Aujourd'hui, Cintia est un ange qui veille sur vous".