Toulouse met en service, ce samedi, une nouvelle ligne de tramway, qui aura coûté 74 millions d'euros, pour relier le centre-ville à l'aéroport Toulouse-Blagnac, plus de quatre ans après l'ouverture de la ligne T1 qui dessert la ville de Blagnac mais pas l'aéroport.
Le nouveau tronçon, baptisé T2, se sépare de la ligne T1 à 2,4 km de l'aéroport et comprend trois stations, desservant les 250 entreprises implantées dans la zone aéroportuaire et l'aérogare elle-même. La nouvelle ligne vise la clientèle des 15.000 salariés de la zone et de nombreux voyageurs aériens parmi les 7,6 millions de passagers passant chaque année par Toulouse-Blagnac. Selon Tisséo, le syndicat mixte qui gère les transports en commun de l'agglomération toulousaine, la fréquentation du nouveau tronçon T2 devrait atteindre 9.000 passagers/ jour.
Un tram sur trois empruntant la ligne T1, qui relie le centre de Toulouse à la banlieue blagnacaise sur 14 km, empruntera la dérivation T2, soit un tram
tous les quarts d'heure dans chaque sens, accessible avec les mêmes tickets que ceux du bus et du métro. Il faudra environ 20 minutes depuis l'aéroport pour rejoindre une correspondance avec le métro toulousain et 32 minutes pour parvenir au terminus de centre-ville du tramway T1.
La première ligne qui transporte environ 25.000 passagers/jour a coûté quelque 250 millions d'euros.
Le nouveau tronçon devait normalement être inauguré vendredi, mais la cérémonie a été annulée, en raison d'un conflit salarial avec les personnels de Tisseo, dont les conducteurs de bus notamment, ont multiplié les arrêts de travail ces dix derniers jours en début de service. Le conflit devait être suspendu jusqu'à la fin des congés scolaires toulousains le 27 avril, mais la crainte de perturbations subsiste pour la mise en service.
Les transports en commun avaient été l'un des enjeux de la campagne des élections municipales de 2014. Le maire sortant, Pierre Cohen (PS), était un fervent partisan du tramway et des bus. Le maire actuel, Jean-Luc Moudenc (UMP) veut lui la construction d'une troisième ligne de métro et d'une deuxième rocade.
En dépit des graves difficultés financières de la ville et de la métropole, M. Moudenc a récemment réaffirmé que le projet de troisième ligne de métro - pour un coût d'1 à 2 milliards d'euros - serait maintenu.