Un Franco-Algérien de 29 ans, arrêté samedi à Toulouse peu après avoir attaqué l'Espace du Judaïsme avec des engins incendiaires, a été hospitalisé
d'office lundi en raison de son état psychique mais devrait être prochainement mis en examen pour ses actes
Cet homme a indiqué lors de sa garde à vue qu'il avait agi "par solidarité avec la cause palestinienne". Titulaire d'une pension d'adulte handicapé et suivi à l'hôpital psychiatrique Marchant de Toulouse, il a été examiné par un expert psychiatre qui a conclu qu'il était responsable de ses actes mais
"avec altération du discernement", a précisé le procureur-adjoint de Toulouse Patrice Michel.
Samedi après-midi, l'homme s'était rendu aux abords de l'Espace du Judaïsme, principal lieu de rencontre de la communauté juive de la ville regroupant une grande synagogue, une bibliothèque, une radio et des salles de réunion. Il avait d'abord jeté deux engins qui n'ont pas fonctionné ainsi que des pierres sur le sas de sécurité, avant de jeter un troisième cocktail Molotov qui s'est enflammé, en direction de policiers en faction devant le bâtiment. Ayant pris la fuite, il devait être interpellé quelques centaines de mètres plus loin.
Né à Alger en juin 1985, l'homme vit en France depuis dix ans et a rejoint son père à Toulouse en 2007. A ce stade de l'enquête, il n'a pas été décelé de lien entre lui et des milieux radicaux, a-t-on ajouté de source judiciaire.
Selon le procureur, "il y aura bien une réponse pénale", l'expertise ayant conclu que cet homme pourrait être jugé.
"Le parquet a ouvert une information judiciaire pour dégradations volontaires et dégradations avec une substance incendiaire, ainsi que violences volontaires à l'encontre d'agents de la force publique", des délits passibles de peines allant jusqu'à sept ans de prison, a précisé M. Michel.
En l'absence d'atteinte aux personnes, le parquet n'a en revanche pas retenu de composante explicitement raciste qui entraînerait des poursuites criminelles pouvant conduire cet homme à un procès devant une cour d'assises, a-t-on indiqué de même source.
La mise en examen devrait avoir lieu "dans les prochains jours", une fois que les médecins jugeront son état compatible avec une comparution devant un juge d'instruction. Cette attaque a soulevé un grand émoi dans la communauté juive toulousaine.
Nicole Yardeni, présidente du conseil représentatif des institutions juives de Midi-Pyrénées, estimait dimanche que cette agression antisémite,
une heure après une manifestation pro-palestinienne qui a regroupé 500 personnes au centre de Toulouse, traduisait un climat délétère. "Il est entré dans la tête d'une partie de la population un poison lui donnant mission de faire du mal aux juifs, et ce n'est pas dû à Gaza, cela va bien au-delà", soulignait-elle.