L'énorme boulette de la mairie de Toulouse qui efface les oeuvres d'une expo street-art

Depuis le 6 avril une dizaine de portraits de l'artiste C215 est disséminée dans le centre-ville de Toulouse. L'exposition Périscope est à l'initiative de la mairie de Toulouse. Problème : plusieurs de ces œuvres ont été effacées par les services de la ville.

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L'exposition devait durer jusqu'au 10 septembre, elle vient pourtant d'être amputée d'une partie de ses œuvres. Sur la dizaine de portraits de personnalités réalisés par l'artiste C215,  au moins 4 d'entre eux ont été effacés... par la mairie. 

"C'est la honte."

Maxime Le Texier, élu d'opposition à la mairie de Toulouse.

Place du Salin, depuis le début du mois trônaient fièrement trois portraits de Simone Veil sur du mobilier urbain. Mais il y a quelques jours ils ont été recouverts de peinture blanche. Les services municipaux les ayant pris pour des tags.

"C'est ridicule, et vis-à-vis de l'artiste c'est la honte", commente Maxime Le Texier, élu toulousain de l'opposition (Archipel). 

"Ça m'a surpris, raconte une commerçante de la place. J'ai vu les services de la ville arriver avec leur seau de peinture et leur rouleau, alors que ça ne faisait que quelques jours qu'il y avait ces portraits. Je me suis dit qu'ils avaient dû avoir des consignes", conclue-t-elle.

Même chose pour le portrait de l'écrivaine Grisélidis Réal, à proximité de la place Lafourcade. C'est un internaute qui s'est indigné sur Twitter de la disparition de l'œuvre. 

Une erreur de la mairie

Contactée, la mairie de Toulouse "reconnaît [son] erreur" et présente ses excuses à l'artiste C215.  "Nous l'invitons d'ailleurs à revenir ici à Toulouse pour réaliser à nouveau les portraits concernés", précise la municipalité. 

Certaines œuvres de l'artiste n'auraient pas été répertoriées auprès des services techniques de la ville. D'où la méprise. 

Pour Maxime Le Texier, cet imbroglio est "symptomatique de la politique de la ville. On veut une ville tellement propre qu'on y laisse aucun espace d'expression."

A la mairie de Toulouse on confie : "Les agents passent beaucoup de temps à nettoyer toutes sortes de tags, ils n'ont pas fait la distinction."

"Je n'en veux à personne"

De son côté le street-artist C215 a réagit depuis l'Ukraine où il est parti réaliser une fresque devant le palais présidentiel : "C'est une exposition évolutive, mon travail n'était pas fini. Donc je n'en veux à personne, explique-t-il. En tous cas ça ne me choque pas." 

Quant à la suite : "Je ne sais rien de ce qui pourrait se décider, il faudra qu'on se réunisse avec la mairie à mon retour, pour déterminer de la suite de cette exposition."

L'artiste ne digère pas une autre dégradation de son travail découverte également ce mardi 18 avril à Toulouse et n'ayant absolument rien à voir avec la mairie : une croix-gammée sur une boite aux lettres où il avait peint des résistants. "Peindre des résistants sur une boite aux lettres de la ville rose, apprendre qu'Henri de Lion quelques jours après affublé d'une croix gammée...le dégoût. Je reviendrai."


Le reste de ses portraits pour son exposition "Périscope" sur des personnalités liées à l'univers carcéral reste visible, au Castelet comme dans les rues de Toulouse. Comme celui de Gisèle Halimi, face au Palais de Justice, ou bien celui de Marie Claude Vaillant-Couturier, avenue Frizac. 

L'exposition de rue "Périscope" se tient jusqu'au 10 septembre 2023.

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