Justice : 4 mois de prison avec sursis requis contre l'ex-porte-parole de Génération identitaire, Thaïs d'Escufon

Quatre mois de prison avec sursis sont requis mercredi 16 juin par le parquet de Saint-Gaudens contre l'ex-porte-parole de Génération identitaire, Thaïs d'Escufon, pour "injures publiques". La militante d'extrême-droite fait aussi parler d'elle pour sa proximité avec le RN dans les Hauts-de-France.

Le mouvement d'extrême-droite Génération Identitaire n'existe plus mais continue à faire parler de lui. Mercredi 16 juin, son ancienne porte-parole et étudiante à Toulouse, Thaïs Descufon, était convoquée avec un autre militant devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour "provocation publique à la haine raciale et injures publiques" après une opération anti-migrants, mi-janvier, dans les Pyrénées.           

Malgré l'absence des deux prévenus à l'audience, quatre mois de prison avec sursis ont été requis par le parquet de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) contre les deux membres du groupuscule d'extrême-droite, pour "provocation à la haine raciale" pour l'un et "injures publiques" pour l'autre.

"C'est une procédure très particulière, la question porte sur la liberté d'expression politique", a souligné dans son réquisitoire le procureur de la République de Saint-Gaudens Christophe Amunzateguy, qui a également réclamé 4.000 euros d'amende pour chacun. Les deux militants identitaires n'étaient pas poursuivis pour leur opération dans les Pyrénées mais pour des vidéos diffusées par la suite sur Youtube.

Contre la porte-parole du mouvement, Anne-Thaïs du Tertre d'Escoeuffant, dite Thaïs d'Escufon, étudiante toulousaine de 21 ans, le procureur a retenu une infraction d'injures. Le magistrat a expliqué que la jeune femme avait "stigmatisé" les migrants dans une vidéo publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était "scandaleux qu'un migrant puisse traverser la frontière".

Des propos qui caractérisent "ce passage de la frontière comme un danger, c'est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n'est argumenté". "On a voulu poursuivre aux forceps car, au vu de la fureur médiatique c'était une provocation de trop", a lancé l'avocat des deux prévenus, Me Pierre-Vincent Lambert.

La décision du tribunal a été mise en délibéré au 9 septembre.

Mi-janvier, une trentaine de militants du groupe d'extrême droite s'étaient installés au Col du Portillon afin de "surveiller la frontière". Ces militants affirmaient ainsi vouloir lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".

Suite à cette action, Génération Identitaire a été dissout en mars par le gouvernement. Une décision contestée par le groupe d'extrême droite mais confirmée par le Conseil d'Etat.

Cette association, sous couvert de contribuer, selon ses dires, au débat public sur l'immigration et de lutte contre le terrorisme islamiste, propage, depuis plusieurs années, des idées (...) tendant à justifier ou encourager la discrimination, la haine ou la violence envers les étrangers et la religion musulmane.

Conseil d'Etat.

Une "décision politique" pour Thaïs Descufon qui avait décidé de lancer sa chaine Youtube.

Community Manager pour un candidat des Hauts-de-France

Sa présence sur les réseaux sociaux lui a semble-t-il valu d'être employée par le candidat du Rassemblement National des Hauts-de-France, Sébastien Chenu, en tant que "community manager".

Une information révélée par le site Politico. Le média en ligne spécialisé en politique s'interroge sur ce poste. "Outre son lien avec Génération identitaire, celle-ci ne réside pas dans les Hauts-de-France mais à Toulouse, ce qui enfreint les principes revendiqués du pôle finance de la campagne" assure Politico soulignant "que les lignes de bonne conduite incluent le fait de “privilégier les fournisseurs de [la] région”. 

Anciens proches de Génération Identitaire et candidats du RN

Thaïs d'Escufon n'est pas le seul ancien membre de Génération Identitaire, où proche du mouvement, à se rapprocher du RN. Depuis la disparition du groupuscule d'extrême-droite, plusieurs d'entre eux ont été investit par le parti de Marine Le Pen en Occitanie. Le 3 juin, Libération dévoilait l'investiture de deux militants de la frange la plus radicale de l'extrême-droite sur les listes du Rassemblement National aux prochaines élections départementales et régionales : Romain Carrière et Claire-Lise Bouton. 

Collaborateur du RN au Conseil régional d'Occitanie, Romain Carrière, 32 ans, est selon le quotidien "un militant historique de la mouvance identitaire toulousaine, cadre local du Bloc identitaire dans les années 2010" et "en quelque sorte le parrain de la section Occitanie de GI".
Claire-Lise Bouton, chanteuse lyrique, reconnait avoir été "une sympathisante au cours de l’année 2020" mise en relation "avec Génération identitaire par les cours d’autodéfense dispensés par Romain Carrière.".

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