Le mal-logement en Midi-Pyrénées : "le confort n'est plus la norme" alerte la Fondation Abbé Pierre

Pour son 28e rapport sur le mal logement, l'agence Occitanie de la fondation Abbé Pierre met cette année l'accent sur les logements dits "indignes". Pour donner corps aux chiffres grandissants et préoccupants, elle a donné la parole aux occupants de ces habitations. Témoignages.

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Vivre et travailler dans une ferme insalubre. Emmanuel et Philippe, deux frères éleveurs du Tarn-et-Garonne, y sont habitués. "Nous, on est né ici, c'est l'exploitation de nos parents". Travailleurs jour comme nuit, les deux frères ne font plus attention à l'insalubrité de la maison dans laquelle ils vivent. Pourtant, les murs sont noircis par l'humidité. La peinture s'effrite. Et surtout, le froid est partout. "L’an dernier on a utilisé un peu le poêle à pétrole. Là, le radiateur, il faut lui changer la prise. J’ai mis un petit chauffage soufflant en attendant. C’est provisoire, pour dépanner", indiquent-ils à la Fondation Abbé Pierre, dans le 28e rapport annuelle de la fondation sur le mal-logement. 

Leur logement est difficile à chauffer, car le toit présente des fuites. A tel point que la charpente a été abîmée. "J’avais mis des palettes pour tenir le plafond. [...] J’étais obligé pour pas que ça tombe", explique l'un des deux éleveurs.

Depuis, grâce à des aides versées par l'Agence nationale de l'habitat, des travaux ont pu être réalisés. 

L’impact du mal-logement reste dans tous les cas quotidien et omniprésent : grandir, travailler et vieillir en habitat indigne sont lourds de conséquences tant économiques que sociales, humaines et sanitaires.

l'agence Occitanie de la Fondation Abbé Pierre

Selon la Fondation Abbé Pierre, ce témoignage n'est pas un cas isolé. Rien qu'en Occitanie, 181 000 logements seraient jugés "indignes". 

Nombre de demandeurs de logement social en hausse

A Toulouse, Franck et sa femme vivent avec leurs trois enfants dans un bidonville, installé au bord de la Garonne. Dans ce campement de fortune, pas d'électricité ni d'eau courante. "Toute la journée je dois porter des bidons d'eau très lourds, parce que le robinet le plus proche est à 300 mètres", explique-t-il à la fondation Abbé Pierre.

Le père de famille de 28 ans travaille. Grâce à cet emploi, il espère trouver un logement. Mais l'attente est longue. "Ca fait des années que je demande un appartement", s'agace-t-il. 

Chaque année, le nombre de demandeurs de logement social augmente : + 16,5 % entre 2020 et 2022 indique la Fondation Abbé Pierre.

Avec une production de logement social qui ne cesse de chuter, une saturation des places d’hébergement et des propositions alternatives inexistantes, le mal-logement devient malheureusement la norme pour les ménages les plus fragiles

l'agence Occitanie de la Fondation Abbé Pierre

Dans son 28e rapport sur le mal-logement, la Fondation dénombre 121 840 demandes de logement social au 31 décembre 2022 en Occitanie. Selon leurs chiffres, seulement 24 760 attributions auraient été accordées. Dans la région, on compte 318 200 logements sociaux. 

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