Dans un état alarmant, 18% des ponts en France poseraient des problèmes de sécurité. Un état des lieux des ouvrages a donc été lancé pour aider les petites communes à mieux préserver leur patrimoine. En Haute-Garonne, la commune de Vacquiers compte 8 ponts, qu'il faut surveiller des près.
"On savait qu'on avait des ponts, mais on ne savait pas dans quel état ils étaient." Alain Riquet est conseiller municipal en charge des services techniques pour Vacquiers, petite commune de 1400 habitants, en Haute-Garonne. Lorsqu'il reçoit, début 2021, une lettre lui proposant une évaluation des ponts de la commune, l'opportunité était à saisir. "L'étude était gratuite, alors ça nous a largement intéressés, explique-t-il. Huit mois plus tard, on a reçu les carnets de santé de nos ponts et heureusement, ils étaient bons."
Un carnet de santé pour chaque ouvrage
"Bons", mais désormais à surveiller. Le conseiller municipal doit veiller à ce que les briques soient bien scellées, qu'il n'y ait aucune fissure. En traversant l'un des ponts, il constate : "On nous a cassé la margelle, donc il va falloir tout changer, mais ce n'est pas grave, c’est un petit entretien." En tout, Vacquiers compte 8 ponts. Alain Riquet dispose du même nombre de carnets de santé. Dans chacun d'eux sont délivrées des recommandations spécifiques à chaque ouvrage, qui permettent à la municipalité de les entretenir.
Entretenir pour prévenir
Ces opérations de maintenance et de surveillance ont été lancées par l'agence nationale des territoires. Un programme qui offre d’expertiser gratuitement des ponts communaux parfois plus que centenaires : des structures endommagées par le temps, le climat ou les usages. "Les tracteurs deviennent de plus en plus larges et posent de plus en plus de problèmes de poids sur les routes", décrit Alain Riquet. Alors pour des vieux ponts "fabriqués avec des briques et des galets", l'entretien est essentiel.
3000 petites communes d’Occitanie ont participé à cette étude. Ce Plan national Ponts sera bientôt étendu aux communes de 10 000 habitants. Il constitue une aide primordiale pour les maires, qui sont juridiquement responsables en cas de défaillance de l’ouvrage.
C'est sur ce point qu'insiste Cyrille Portalez, directeur territorial du Cérema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) Occitanie. "On dit toujours que prévenir est mieux que guérir et que ça coûte moins cher, explique-t-il. L'idée est d'alerter le gestionnaire de l'ouvrage sur des situations critiques. Car souvent, c'est un maire d'une petite commune qui n'a pas les moyens d'investiguer ces différents ouvrages d'art."
(Avec Sandra Wachlewicz)