Pas d'indemnités mais des expertises médicales. Le délibéré dans l'affaire des plaignants qui ont assigné le laboratoire Merck pour préjudice d'anxiété, à la suite de la prise du Levothyrox nouvelle formule était très attendu. Les victimes estiment avoir été entendues. Le laboratoire aussi
Les victimes du Levothyrox, n’ont pas obtenus entière satisfaction, mais elles se sentent reconnues dans leur combat contre le laboratoire Merck. Les 48 plaignants estiment que le Tribunal de Grande instance de Toulouse leur a donné raison en ordonnant des expertises médicales. Ils réclamaient la mise à disposition de l'ancienne formule et des dommages et intérêts pour préjudice d'anxiété.
Le tribunal de Toulouse se prononcera, mais dans un an, après des expertises pour déterminer les liens entre la prise du nouveau Levothyrox et les effets ressentis.
Une décision attendue
Ce lundi le tribunal de grande instance de Toulouse a ordonné des expertises médicales pour les 48 plaignants.
3 experts seront mandatés, ils pourront également faire appel à des chimistes, pour prendre en compte les effets secondaires dont se plaignaient les malades lors de la mise en place de la nouvelle formule du médicament de traitement de l'hypothyroïdie. Une nouvelle formule que les malades avaient expérimentée à leur insu avec des effets secondaires importants. Les experts rencontreront tous les plaignants, avant de rendre leur conclusions.
Pas d’indemnités pour le moment
Leur avocat Maitre Levy définit l’affaire du Levothyrox comme « un scandale sanitaire ».
Il avait réclamé 30 000 euros d'indemnités pour chacune des victimes : 15 000 euros à chacun des demandeurs au titre du préjudice d’anxiété et 15 000 euros au titre du préjudice moral.
Ce préjudice dit d'angoisse est consécutif à la prise de la nouvelle formule du Levothyrox et à l'incertitude de déclarer à tout moment une maladie.
Le laboratoire Merck satisfait de la décision
Le laboratoire Merck, par la voix de son directeur juridique a fait savoir qu’il était satisfait de la décision du TGI de Toulouse. Il considère qu’elle est juste et conforme à ce qu'il avait plaidé le 10 septembre dernier : à savoir qu’il n’y ait pas de reconnaissance du préjudice d’anxiété sans expertise médicale.
Le tribunal oblige par ailleurs le laboratoire Merck à mettre à disposition l'ancienne formule du médicament, même après le 1er janvier 2019.
Des plaignants soulagés
Les plaignants se sont dit soulagés à l’annonce de la décision. Reconnus par la justice. La reconnaissance du préjudice d’anxiété est simplement repoussée.
La formule du Levothyrox, a changé en mars 2017. Des milliers de patients ont commencé à signaler des effets secondaires parfois handicapants : fatigue, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires, dès le mois de juillet 2017.
A ce jour, seules les victimes du Médiator, du laboratoire Servier, ont obtenu réparation de leur préjudice d'anxiété.
Le reportage de Martin Vanlaton et Olivier Denoun