Le match de football TFC-Nice a rassemblé plus de 20.000 spectateurs au Stadium. Mais sous 35°C ! Un supplice pour les joueurs et les supporters. Ces matchs à 13 heures ont-ils encore une raison d'être, avec dans le futur ces canicules à répétition à Toulouse (Haute-Garonne) ?
13h ce dimanche 7 août, coup d'envoi du premier match de la saison pour le TFC, de retour en Ligue 1, face à l'OGC Nice... Un programme attrayant, mais qui a dû se dérouler... en pleine canicule, sous 35°C. Un supplice pour les joueurs, comme pour les supporters.
Dès 11h, les Toulousains étaient déjà nombreux devant les grilles du Stadium de Toulouse (Haute-Garonne), dans l'attente de voir l'arrivée du bus du TFC et l'espoir d'apercevoir ses joueurs. Dans les tribunes, avant le coup d'envoi du match, l'hymne occitan retentit et les chants se succèdent pour accueillir les Violets en première division. Et ce, sous un soleil de plomb. Car il faut le savoir, il est interdit d'entrer dans un stade de Ligue 1 avec une bouteille d'eau. Une mesure de sécurité pour éviter que des supporters les utilisent comme projectiles sur les joueurs. De quoi gâcher quelque peu la partie.
On était en plein cagnard, sans eau fraîche. C'est quand même regrettable et dangereux, surtout pour les enfants
un supporter toulousain
Pour dénoncer ces conditions difficiles, une banderole est brandie : "Match à 13h sous canicule pour une histoire de droits TV vous mettez tout le monde en danger".
"C'était un beau match, il n'y a rien à dire. Mais c'était dur de le suivre sous cette chaleur. Ce n'est pas normal de jouer en pleine canicule. Le match aurait dû être décalé à 21h", pointe une supportrice.
Mais à 21h, Amazon Prime, détenteur des droits de division de 80% des matchs de Ligue 1, proposait la rencontre OM-Stade de Reims. Au total, ce dimanche, la plateforme numérique a diffusé sept matchs. Difficile donc de tout faire rentrer dans une même grille des programmes : il faut donc faire des choix, comme celui de programmer une rencontre à 13h malgré ces conditions météo. Une diffusion en début d'après-midi qui permet à certains clubs, moins médiatisés comme le TFC, de toucher des droits télé.
La chaleur "a compté sur le rythme de la partie"
La chaleur de ce dimanche a été mal vécue par les supporters, mais aussi par les joueurs, contraints de courir pendant plus de 90 minutes sous 35°C. Le match a été interrompu à deux reprises, au milieu de chaque période, pour offrir aux sportifs un "point fraîcheur" pour boire ou s'asperger d'eau.
Mais malgré ces moments de pause accordés, la chaleur a compliqué le match. "La chaleur était la même pour les deux équipes, l'équité était parfaite, mais ça a compté sur le rythme de la partie", analyse Philippe Montanier, entraîneur du TFC. "On était en plein cagnard, c'était difficile mais les supporters nous ont bien poussé, ça a aidé", explique Maxime Dupé, gardien de l'équipe.
Prendre exemple sur la Ligue 1 espagnole ?
Et en plus d'affecter les conditions physiques des sportifs, la sécheresse qui accompagne ces fortes chaleurs, détériore la pelouse du Stadium. "La pelouse était très sèche, c'était parfois difficile de faire de belles passes ou de finaliser correctement une action", rapporte le butteur niçois Aaron Ramsey.
Si les supporters expliquent avoir manqué d'eau fraîche, le terrain lui a pourtant été arrosé avant la rencontre et pendant la mi-temps. Une pratique qui interroge notamment au vu des restrictions d'arrosage et d'utilisation d'eau réclamés par la préfecture de Haute-Garonne pour lutter contre la sécheresse historique de ce mois de juillet.
Avec le changement climatique, la Ligue 1 et ses diffuseurs ne pourront pas échapper à ce débat sur le maintien de ces matchs en début d'après-midi durant l'été. Chez le voisin espagnol, la polémique a déjà vue le jour. En 2018, des matchs ont été programmés le dimanche midi pour de simple considérations financières : percer sur le marché asiatique.