Malgré des restrictions sanitaires renforcées et des auteurs étrangers qui ne feront pas le voyage dans la ville rose, l'évènement culturel est maintenu du 9 au 11 octobre. Une bouffée d'oxygène pour le secteur, libraires et auteurs, comme pour le public attendu.
Pour Jean-Paul Vormus, c'est un ouf de soulagement. "La Préfecture nous a confirmé son feu vert" explique le président de "Toulouse Polars du sud". Evidemment cette douzième édition a été plus compliquée que les autres à monter : "nous avions prévu une thématique "Argentine" en janvier dernier mais nous y avons renoncé à cause du Covid".
Deux Goncourt au programme
Pas de thème central donc cette année mais une carte blanche accordée au parrain de cette édition Jean-Christophe Ruffin. Un ancien Goncourt qui sera interrogé par un autre, Pierre Lemaitre, ce vendredi 9 octobre à 20h30 à l'Hôtel du Département. Une belle affiche de lancement.
Certains auteurs, britanniques entre autres, ont décommandé, notamment ceux qui ont un métier par ailleurs et qui ne pouvaient s'offrir le luxe d'une quatorzaine. "Ceux dont l'écriture est la profession à part entière ont accepté. Certains m'ont même dit : "être en quatorzaine ou écrire, c'est la même chose" " raconte en plaisantant l'organisateur du festival.
Une véritable reprise depuis le confinement
Il croise encore les doigts en regardant les prévisions météo. Certaines tables rondes ont été réorganisées et beaucoup se tiendront en extérieur. Parmi les auteurs qui y participeront, le toulousain Christophe Guillaumot. "Cette année, j'avais tous mes week-ends de pris pour des festivals ou des rencontres. Tout a été annulé. Là c'est une reprise" avoue-t-il lui aussi soulagé. "Ça fait vraiment plaisir de revoir les collègues et de retrouver le public".
Un redémarrage aussi pour François-Xavier Schmit. "C'est notre première rencontre auteur/public depuis le confinement de mars" annonce le libraire du quartier Saint-Cyprien. "Les gens sont à la fois prudents et prêts à se déplacer" estime le directeur de "L'autre rive". D'ailleurs, la jauge ramenée à trente personnes est déjà remplie pour la venue de Benoît Séverac ce mercredi 7 octobre.
Polars en tête des vente
"Une période morne" voilà comment le libraire décrit cette période marquée par l'épidémie de Covid pour la profession. Et pourtant le polar, lui, n'a jamais été aussi dynamique que pour cette douzième édition. "Je ne pourrais pas vous donner les chiffres exacts mais il représente un tiers à 40% des ventes" contextualise Jean-Paul Vormus."Les thématiques y sont multiples" complète Christophe Guillaumot. "Il y a le polar social où les auteurs toulousains s'illustrent, ou encore les vrais polars policiers écrits par des policiers eux-mêmes (NDR : c'est son cas). Le polar permet de parler de problèmes de société mais reste aussi un vrai livre d'aventures".
Festival "Toulouse Polars du Sud" du 9 au 11 octobre.