Mise en examen de Jean-Baptiste Rambla : qu'est ce que l'affaire Ranucci ?

Cette affaire a deux noms : l'affaire du pull-over rouge ou l'affaire Christian Ranucci. Cet homme a été guillotiné, reconnu coupable du meurtre de Marie-Dolorès Rambla. C'est la soeur de Jean-Baptiste Rambla, mis en examen vendredi pour meurtre en récidive, à Toulouse.

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On l'appelle l'affaire du pull-over rouge ou l'affaire Christian Ranucci. Elle est l'une des affaires judiciaires françaises les plus importantes. Son protagoniste principal, Christian Ranucci, est mort. Il a été guillotiné le 28 juillet 1976. Sa tête est tombée, ce jour-là, à 4 h 13. Pourquoi cette affaire est-elle de nouveau sur le devant de l'actualité ? Jean-Basptiste Rambla, mis en examen, ce vendredi, pour meurtre en récidive, était le frère de la jeune victime de cette affaire.

L'affaire Christian Ranucci commence par un enlèvement dans un quartier populaire de Marseille. Nous sommes le 3 juin 1974. Marie-Dolorès Rambla, 8 ans, et Jean-Baptiste, 6 ans, jouent ensemble. Un homme, au volant de la voiture, les missionne de rechercher son chien : Jean-Baptiste doit faire le tour de l'immeuble quand sa soeur doit monter dans la voiture. C'est la dernière fois que Marie-Dolorès sera vue vivante. Sa disparition est signalée quelques heures après.

Des témoignages pointent du doigt Ranucci

À une vingtaine de kilomètres de là, un accident de la circulation se produit. L'un des protagonistes, celui qui a grillé un stop, prend la fuite. Il est poursuivi en voiture par le couple Aubert qui repère le véhicule un peu plus loin. Il appartient à Christian Ranucci. Ce même homme qui, quelques heures plus tard, demandera de l'aide à un habitant après s'être embourbé dans une champignonnière.

Le lendemain, le 4 juin, la disparition de la jeune fille est dans toutes les bouches. Et à la gendarmerie, les appels fusent. Plusieurs témoignages pointent du doigt Christian Ranucci : d'abord celui qui l'a aidé pour dégager sa voiture du bourbier, le couple Aubert ainsi que, le 5 juin, celui de l'autre voiture impliquée dans l'accident. Le 5 juin, le corps de Marie-Dolorès est retrouvé au niveau de la champignonnière. Il a reçu une quinzaine de coups de couteau.


Ranucci avoue...

Christian Ranucci est arrêté quelques heures après la découverte du corps. Dans sa voiture, plusieurs preuves de sa culpabilité sont retrouvées : un pantalon tâché de sang, un couteau, mais aussi deux cheveux dont un qui ressemble à celui de la victime. Christian Ranucci avoue avoir pris la fuite après l'accident, mais dément formellement l'enlèvement. Pourquoi avoir pris la fuite ? Il risquait, selon lui, de voir son permis suspendu et de perdre son travail. Jean-Baptiste Rambla et un autre témoin de l'enlèvement ne le reconnaissent pas.


C'est face au couple Auberr que Christian Ranucci avouera l'enlèvement et le meurtre de Marie-Dolorès. Dans un premier temps, Alain Auberr avait parlé aux gendarmes d'un "paquet assez volumineux" aperçu sous le bras de Christian Ranucci lorsqu'il avait fuit de sa voiture. Le couple parlera ensuite d'un enfant plutôt que d'un paquet. Christian Ranucci dessine un plan des lieux de l'enlèvement et indique où retrouver l'arme. L'indication est vraie : les gendarmes la trouveront dans un tas de tourbe, près de la champignonnière.

... puis se rétracte

Coup de théâtre le 27 décembre : Christian Ranucci revient sur ses aveux. Oui, il a dessiné un plan des lieux de l'enlèvement. Oui, il a pu dire où était l'arme qui, oui, était bien la sienne. Mais, non, il n'a pas enlevé et encore moins tué Marie-Dolorès. Un livre qui parait deux ans après l'exécution de Christian Ranucci viendrait appuyer cette thèse : Le Pull-over rouge de Gilles Perrault pointe plusieurs éléments qui sèment le trouble dans l'accusation. Parmi eux : la présence d'un pull-over de couleur rouge à proximité du corps de Marie-Dolorès qui n'appartient pas à Christian Ranucci, la taille ne correspondant pas. Autre point troublant : sa voiture n'est pas celle décrite par les témoins de l'enlèvement.

Pour certains, Christian Ranucci serait innocent et cette affaire ne serait qu'une erreur judiciaire. Plus de quarante ans après l'enlèvement de la soeur de Jean-Baptiste Rambla, cette affaire sème encore le trouble dans l'opinion publique.

 

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