Lors de sa prochaine expédition dans l’espace, Thomas Pesquet devra réaliser une centaine d’expériences scientifiques. Faire pousser un compagnon de voyage, étudier son sommeil ou déplacer un objet sans le toucher, voici les défis qui attendent l’astronaute préféré des Toulousains.
Plus que quelques semaines avant que Thomas Pesquet ne puisse à nouveau avoir la tête dans les étoiles. Le 22 avril 2021, l’astronaute repartira dans l’espace dans le cadre de la mission Alpha. Au cours de son séjour de six mois à bord de la Station spatiale internationale, il devra réaliser une centaine d’expériences.
Au titre de la contribution française du CNES, le CADMOS (Centre d'Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales) a préparé une douzaine d’expériences scientifiques, technologiques et éducatives pour Thomas Pesquet. En voici quelques-unes :
Etudier son sommeil
L’expérience « Dreams » permettra d’étudier le sommeil des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS). En orbite dans l’espace, les astronautes voient le soleil se lever et se coucher 16 fois par jour. Il n’y a donc plus de cycle naturel jour / nuit, et le sommeil peut être perturbé. Dans le cadre de « Dreams », Thomas Pesquet sera équipé durant plusieurs nuits d’un bandeau frontal doté d’un capteur, permettant d’observer les cycles de sommeil et de les comparer aux mesures de référence réalisées avant le vol.
?Casque VR pour mieux comprendre le cerveau, bandeau pour étudier le cerveau des astronautes, trousse de transport recyclable et comestible... @Thom_astro réalisera de nombreuses expériences en micropesanteur, dont 12 pour le CNES ! https://t.co/MoCkrOpgS8
— CNES (@CNES) March 16, 2021
Faire pousser un compagnon de voyage
« Eklosion » est un projet étudiant dont l’objectif est de symboliser le lien entre l’astronaute et la terre à travers une plante à faire pousser, qui deviendra un compagnon de voyage. Des oeillets d’Inde pousseront dans une capsule close, sous le regard et les soins de Thomas Pesquet. La capsule lui délivrera des messages rédigés par ses proches sur des cartes odorantes.
Déplacer des objets sans les toucher
Déplacer un objet sans entrer en contact avec lui, c’est l’objectif de la « pince acoustique » Télémaque. Cette pince émet des ondes ultrasonores qui exercent une force sur les objets. Le champ acoustique crée une sorte de piège sur l’objet, de sorte qu’en déplaçant le faisceau de la pince, il est possible de déplacer l’objet avec une très grande précision.
A bord de l’ISS, l’astronaute devra déplacer des sphères de plastique le long d’un parcours d’obstacles, à l’aide de la pince acoustique. L’objectif est d’évaluer la précision de la pince Télémaque en micropesanteur.
Ces expériences ont deux objectifs. Premièrement, un objectif scientifique : profiter de cette situation de micropesanteur que l’on ne peut pas avoir sur terre pour comprendre certains phénomènes dans différents domaines. Le deuxième objectif, c’est de préparer l’exploration spatiale. Demain on parle de retour sur la lune et il y a encore pas mal de choses que l’on doit étudier pour la sécurité des astronautes notamment.
Comprendre le vieillissement du cerveau
Les scientifiques comptent sur le vieillissement accéléré du corps humain lors de longs séjours dans l’espace pour étudier le développement et le vieillissement du cerveau à l’échelle moléculaire. Les résultats pourraient aider à mieux comprendre certaines maladies génétiques. Connaître les effets de la micropesanteur sur les cellules du cerveau est également indispensable pour le futur de l’exploration de l'espace et la protection des astronautes.
#Toulouse, dont les rues retracent tous mes souvenirs d’étudiant... Aéronautique et espace, mais aussi rugby et musique! pic.twitter.com/oaC7E6NuUl
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) March 4, 2017
Lors de sa précédente expédition spatiale il y a quatre ans, Thomas Pesquet avait fait rêver les Français en partageant de nombreuses photos de la terre, vue depuis l'espace. Pour cette mission, il a promis de prendre quelques photos, mais moins qu’en 2017. L’astronaute affirme vouloir se faire des souvenirs.