Mort de Nahel à Nanterre. Il y a 25 ans, la mort d'un jeune tué par un policier avait provoqué des émeutes à Toulouse

La mort de Nahel à Nanterre fait écho à d'autres drames en France, où des jeunes ont été victimes de tirs de policiers. En 1998, un adolescent du quartier de la Reynerie à Toulouse avait été tué par une balle d'un officier. Des émeutes avaient secoué la ville pendant plusieurs jours.

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Cet évènement tragique n'est pas connu de tous car il commence à dater : le 13 décembre 1998, Habib Ould Mohamed dit "Pipo", 17 ans, meurt d'une balle à bout portant. Il est victime d'un tir d'un policier. La ville de Toulouse a été particulièrement secouée après ce drame. 

Des émeutes pendant 10 jours

La scène se déroule sur le parking du lycée Déodat-de-Séverac. Avec un camarade, Habid Ould Mohamed tente de voler une voiture. La police intervient, et un officier tire sur le jeune homme qui tentait de s'enfuir. "Pipo" décède quelques instants plus tard, agonisant sous une voiture dans un caniveau. La brigade de policiers n'avait pas prévenu les secours, ni évoqué l'usage d'une arme à leur hiérarchie. 

Ce drame révolte certains quartiers de la ville de Toulouse. De violents affrontements éclatent pendant une dizaine de jours : une centaine de voitures sont brûlées et un commissariat de quartier subit les foudres d'émeutiers. 

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Il y a 25 ans, la mort d'un jeune toulousain victime d'un tir de policier avait provoqué des émeutes au quartier de la Reynerie. ©INA

"Le climat social était différent de ce que l'on connaît aujourd'hui" se souvient un avocat

"C'était une affaire emblématique qui marque un tournant, je savais qu'elle demeurerait" estime aujourd'hui Maître Simon Cohen, avocat de la famille de la victime à l'époque. "Il avait fallu lutter, démontrer l'abus. C'était long et difficile."

Le contexte de la fin du 20e siècle se distingue de l'actuel. "Le climat social, les règles juridiques et l'état d'esprit étaient très différents de ce que l'on connaît aujourd'hui" poursuit-il. 

L'avocat se rappelle de la considération envers les policiers, elle aussi différente entre hier et aujourd'hui. "À l'époque, les policiers bénéficiaient d'une présomption de bonne foi. Cette présemption valait aussi pour l'opinion publique. Si une faute était commise, on considérait que c'était une erreur, sans rien enlever à la volonté de bien faire."

Le policier auteur du tir avait été jugé par le tribunal correctionnel en 2001. Il avait écopé de trois ans de prison avec sursis. La famille de Habib Ould Mohamed avait, elle, bénéficié de 700.000 francs de dommages et intérêts.

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