En marge des affrontements ce mercredi 28 juin dans la soirée dans le quartier de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), la police a abattu un chien jugé "dangereux". Que dit la loi ? De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette violence gratuite.
Les images d'un chien tué par la police dans le quartier de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), en marge des violences du mercredi 28 juin, suscitent émotion et colère des habitants. La police avait-elle le droit de l'abattre ? Retour sur les faits et le point sur la législation.
"Il a allumé le chien !"
La nouvelle a très vite fait le tour de la place Abbal, dans le quartier de la Reynerie. De vifs affrontements opposent les jeunes venus dénoncer la mort du jeune Nahel et les policiers. De l'autre côté du Lac, loin des violences, un chien vient de s'écrouler. Il a été abattu par un policier. Très vite, les premiers témoins filment la scène : "Ils ont allumé le chien, il est couché au sol" raconte ce riverain dans la vidéo ci-dessous :
Très vite les images se multiplient et sont diffusées sur les réseaux sociaux. Un autre témoin raconte : "Les émeutes se déroulent de l'autre côté. Les flics ont voulu faire le tour. Le chien a pris peur en voyant ces flics arriver sur lui et il a aboyé. L'un des flics a dégainé son arme et il a tiré", rajoutant "et il a appelé direct en disant que le chien voulait l'attaquer". Son voisin affirme avoir entendu le policier dire :"j'ai tiré de bon coeur".
Enterré dans le quartier
Le propriétaire du chien, sous le choc, a traversé la place, son chien mort sur son épaule. Il l'a ensuite posé au sol devant les fonctionnaires de police, plongeant dans la sidération tous les témoins de la scène : "ça fait de la peine", commente l'un d'entre eux. "Courage au maître, on va l'aider".
Un peu plus tard, des funérailles sont improvisées pour l'animal dans le quartier : "On est en train de faire un trou pour l'enterrer", explique un habitant. "Le chien a un gros trou dans la tête, ça fait de la peine".
Une enquête ouverte
Dans un communiqué, la préfecture de Police a confirmé l'information. L'animal jugé "dangereux" a bien été tué, un membre des forces de l'ordre faisant usage d'une arme à feu. De source policière "le chien était près de son maître mais n'était pas attaché" contrairement à ce qui est affirmé dans le quartier.
Une enquête est ouverte en interne pour faire toute la lumière sur ce drame. Elle seule permettra de dire s'il y a eu ou non légitime défense de la part du policier. L'homme est "un ami des bêtes" estiment ses collègues et "il n'a eu qu'un quart de seconde pour prendre la bonne décision".
Mieux former les policiers
Depuis plusieurs mois, Le parquet de Toulouse a ouvert un pôle judiciaire axé sur la maltraitance animale. Le premier de France. Et en janvier dernier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé la création de 27 référents maltraitance animale au sein de la police dans le département.
Céline Gardel, capitaine de police et responsable de l'association "les 4 Pattounes" est au cœur de ce dispositif : "Les policiers doivent être mieux formés. Notre association accompagne régulièrement les collègues pour éviter de tels drames. Pour l'affaire du Mirail, il faut aussi prendre en compte le contexte. La peur, la violence, la situation était compliquée pour mon collègue."
Alors que s'est-il réellement passé près du lac de la Reynerie ? Pour l'heure, les versions se contredisent. Si la légitime défense du policier ne devait pas être reconnue, il encourrait une double sanction : sanction pénale et sanction hiérarchique.