Qui dit retour de la chaleur et de l'humidité dit retour du moustique tigre en Occitanie. En 2022, sa prolifération avait provoqué un nombre important de cas dengue dans la région. Alors pour tenter de limiter la prolifération de la petite bête, des mairies prennent les devants, comme celle de Colomiers (Haute-Garonne).
C'est une perspective qui crispe les municipalités et les agences de santé : le retour du moustique tigre avec la chaleur et l'humidité ambiantes. En 2022, sa prolifération a provoqué des dizaines de cas comme à Blagnac (Haute-Garonne), Colomiers (Haute-Garonne) ou encore Andrest (Hautes-Pyrénées).
63 cas de dengue en 2022 dont 12 autochtones
Le moustique tigre est attiré par la chaleur, les zones humides et notamment les eaux stagnantes. Il adore les mammifères à sang froid, comme les oiseaux ou les grenouilles, et aussi le sang humain. Il n'y a que la femelle qui pique.
Il peut être vecteur de virus comme la dengue ou le chikungunya. Les symptômes sont similaires à ceux d'une grippe : de la fièvre, des maux de tête voire des nausées. Les cas relevés en France n'ont pas provoqué de complications médicales chez les victimes.
En tout, 63 cas de dengue ont été identifiés par l'ARS Occitanie en 2022 : 12 d'entre eux étaient autochtones (c'est-à-dire que la personne victime a été touchée sans avoir contracté le virus à l'étranger). "La France a connu une situation exceptionnelle concernant la transmission du virus de la dengue" soulignait l'agence dans un rapport sur le sujet.
Trois traitements prévus à Colomiers, le premier dans deux semaines
Même si la dangerosité est modérée, ces conclusions posent question. Comment faire fuir les moustiques tigres face à cette tendance à la hausse ? Comme chaque année depuis 10 ans, la mairie de Colomiers organise une opération préventive pour agir contre le moustique tigre.
"Un prestataire privé réalise trois traitements anti-larvaires pendant trois périodes différentes, sur les 18 bassins d'orages de la commune censés recueillir des eaux stagnantes" présente Olivier Donnart, reponsable du pôle espace public de la municipalité. La première se déroulera la semaine du 15 mai. Cette action permet d'enrailler le cycle de production du moustique tigre, sans que cela n'agisse sur le moustique adulte.
"Apprendre à vivre avec"
Difficile d'établir l'efficacité précise de ce traitement, d'autant que la bestiole évolue. "On s'aperçoit qu'une grande majorité des moustiques tigres ont des capacités d'adaptation. Aujourd'hui, ils savent même se reproduire sur une toute petite coupelle d'eau" remarque Olivier Donnart.
Cette adaptation peut perturber des municipalités en cas de cas de dengue. Mais dans cette situation, c'est l'ARS qui prend la main sur les opérations, pas les mairies. Olivier Donnart reste de toute façon serein. "En tant que professionnel, on n'a pas de zone d'alerte sur le sujet. Il faut apprendre à vivre avec. On reste attentif, mais on est pas plus inquiet que cela" tempère-t-il.
La mairie de Colomiers communique donc énormément auprès de ses administrés pour sensibiliser aux bons gestes en amont. Des astuces existent, comme des petits pièges avec une bactérie ajoutée à l’eau pour annihiler les femelles. Ce dispositif est disponible en jardineries.
Pour éviter de se faire piquer, les vêtements longs et amples sont conseillés. Sans oublier les classiques : moustiquaires aux fenêtres, et produits répulsifs sur la peau ou dans les pièces de la maison.